Scandale d'eau contaminée à Flint: les tuyaux en plomb seront remplacés

Un juge fédéral a approuvé mardi un règlement qui oblige les autorités américaines à payer 97 millions de dollars dans un procès sur la contamination de l’eau potable dans la ville américaine de Flint, exigeant que tous les tuyaux de plomb soient remplacés. Cet accord intervient trois ans après que l’eau potable de Flint (Michigan) ne soit contaminée par le plomb contenu dans les tuyaux souterrains non traités, en raison de l’utilisation d’une nouvelle source d’eau, la rivière Flint, jugée plus corrosive.
La contamination, initialement niée par les autorités locales et par l’État du Michigan, a empoisonné des milliers d’enfants et causé la mort de 12 personnes, malades de la légionellose. Un traitement de l’eau pour un coût journalier de 200 dollars aurait suffi à empêcher cette crise.
Le jugement exige que l’ensemble des tuyaux de plomb et d’acier galvanisé soient remplacés dans les trois ans. Le Michigan doit également garantir la disponibilité des filtres à eau jusqu’en 2018 et fournir des bouteilles d’eau au moins jusqu’en septembre.
“Pour la première fois, il y aura un engagement exécutoire pour retirer les tuyaux de plomb. Les habitants de Flint méritent au moins cela”, a déclaré Dimple Chaudhary, avocat du Natural Resources Defense Council (NRDC).
Le NRDC est l’un des groupes a avoir intenté le procès avec des pasteurs de la région de Flint et la section du Michigan du puissant groupe de défense des libertés civiles, l’ACLU.
Près de la moitié de l’argent du jugement viendra directement de l’Etat du Michigan. L’autre partie sera attribuée par le Congrès américain.
“Alors que le règlement prévoit des engagements sur de nombreuses ressources, l’Etat continuera de s’efforcer à travailler sur plusieurs priorités pour assurer à la ville de Flint un avenir bénéfique”, s’est félicité le gouverneur du Michigan Rick Snyder, soutenant le jugement.
Treize fonctionnaires du gouvernement fédéral, pour certains toujours en poste, ont été pénalement inculpés depuis le début du scandale.
Le procureur général du Michigan, Bill Schuette, poursuit également deux compagnies d’ingénierie de l’eau, la firme française Veolia et Andrews & Newnam, basée au Texas, affirmant qu’elles n’ont pas réussi à empêcher ou à remédier à la crise. Les deux sociétés ont nié les faits.