Référendum antiréfugiés: Martin Schulz dénonce le "jeu dangereux" de la Hongrie

Le président du Parlement européen Martin Schulz a mis en garde dimanche contre le “jeu dangereux” de la Hongrie, qui organise un référendum contre le plan de répartition de réfugiés au sein de l’UE. “La Hongrie ne doit accueillir, selon les clés de répartition, que 2.000 réfugiés environ. Organiser un référendum là-dessus est un jeu dangereux”, a déclaré M. Schulz au groupe de presse allemand Funke, selon un extrait d’article publié par avance.
Le Premier ministre hongrois Victor Orban joue “avec un principe fondamental de l’UE: il remet en cause le bien-fondé de la législation européenne, à laquelle la Hongrie elle-même a contribué”, a souligné le président du Parlement européen.
Martin Schulz a appelé les dirigeants des autres pays membres de l’Union européenne qui jouent le jeu à faire la leçon à M. Orban. Ils devraient “dire à leur collègue: on ne peut pas continuer comme ça. La solidarité n’est pas à sens unique”, estime le responsable européen.
Quelque 8,3 millions d’électeurs sont appelés à valider dimanche l’opposition de M. Orban à la répartition de réfugiés au sein de l’Union européenne.
Un premier plan de “relocalisation” de 160.000 demandeurs d’asile entre les 28 Etats membres se met laborieusement en place depuis septembre 2015.
La Hongrie n’a proposé à ce jour aucune place d’accueil et se considèrera, si le non l’emporte, définitivement affranchie de toute obligation de contribuer à l’effort européen.
La Commission européenne a rappelé cette semaine que ce référendum n’aura aucun impact juridique sur les engagements adoptés. Mais les responsables européens redoutent un nouveau coup porté à la légitimité des projets de l’UE et à l’unité de ses membres déjà malmenées par une succession de chocs, dont la pire crise migratoire depuis 1945 et la décision des Britanniques de quitter le groupe des 28.