Reynders voudrait un mécanisme de surveillance des droits de l'homme propre à l'UE

Lors de son élection comme membre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, “la Belgique s’est engagée à veiller à la cohérence entre son action internationale et le respect des droits de l’homme à l’intérieur de ses frontières”, a souligné lundi à Genève Didier Reynders. Le ministre belge des Affaires étrangères souhaite la mise en place d’un “mécanisme régulier veillant à faire l’état des lieux du respect de l’état de droit et des droits de l’homme” dans chaque Etat de l’Union européenne, a-t-il également fait savoir devant ses homologues du monde entier, à l’occasion de la 31e session du Conseil des droits de l’homme. Secoués par des attentats terroristes, confrontés à un afflux de migrants, les Etats européens prennent de nouvelles mesures qu’il convient d’analyser régulièrement au regard des droits de l’homme, estime Didier Reynders.

A l’instar du mécanisme de suivi qu’il a proposé de mettre en place au niveau belge après le second examen périodique universel de la Belgique fin janvier, le ministre a dernièrement suggéré à ses collègues de l’Union européenne d’instaurer un mécanisme de suivi en matière de droits de l’homme commun aux Vingt-Huit, a-t-il rapporté lors de son discours à Genève.

“Cela permettrait de faire pression sans attendre que la situation dégénère, comme en Hongrie ou maintenant en Pologne”, a explicité M. Reynders à l’agence Belga. “La Commission européenne pourrait établir un rapport sur les droits de l’homme dans chaque Etat membre comme elle le fait sur leur budget. Il faut un débat permanent sur ces questions. Cela crédibiliserait l’Union européenne, souvent donneuse de leçons, sur la scène internationale”, selon le libéral belge.

Le commissaire à l’Etat de droit Frans Timmermans, à qui il a soumis l’idée, la soutient, a-t-il précisé.