Reynders en Angola et au Congo – "Le Congo doit maintenant franchir des étapes en vue des élections"

La Belgique espère que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) boucle rapidement un calendrier exposant clairement les prochaines étapes à franchir en vue de l’organisation d’élections en République démocratique du Congo, a indiqué mardi le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders à l’issue d’une entrevue avec son homologue congolais Raymond Tshibanda. Ce dernier s’est dit d’accord avec son collègue belge mais a souligné que l’organisation d’élections est un processus compliqué. L’éventuel soutien des Occidentaux au processus électoral dépendra de ce calendrier. “Ce serait bien plus facile de ne pas organiser d’élections, cependant nous prenons cette responsabilité”, a affirmé M. Tshibanda. “Mais cela nous place devant des défis supplémentaires”. M. Tshibanda a insisté sur l’organisation d’un dialogue politique, annoncé depuis longtemps mais toujours pas entamé. “Il doit réunir le plus de sensibilités possibles car le Congo est une démocratie”.

Jusqu’ici, seul l’UDPS, le parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, s’est dit prêt à prendre part à ce dialogue. Les autres partis de l’opposition y voient une manoeuvre du régime pour maintenir le président Joseph Kabila plus longtemps que prévu au pouvoir – la constitution prévoyant que Kabila, à la tête du pays depuis 2001, quitte ses fonctions au plus tard à la fin de l’année.

Didier Reynders a appelé lui aussi à un dialogue politique. “Ce dialogue doit impliquer un maximum de monde mais doit aussi être court et concret”. Le ministre belge a également insisté sur l’importance pour tous les acteurs de disposer de suffisamment d’espace politique. Au cours des derniers jours et semaines, des manifestations d’opposants au régime -notamment l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi – ont été annihilées. De nombreux activistes ont été placés en détention. Didier Reynders a concédé qu’il “était plus compliqué” de garantir un espace politique suffisant en période pré-electorale.