Restrictions d'accès au territoire US – Trump veut éviter une situation "comme en France ou en Belgique", 170 exemptions accordées

Jusqu’ici, tous les détenteurs de “cartes vertes” ayant demandé une exemption au nouveau décret migratoire du président Donald Trump l’ont obtenue, a affirmé dimanche un haut responsable de l’administration américaine, lors d’une conférence téléphonique avec la presse destinée à clarifier les conditions d’application du texte. L’administration Trump a par ailleurs défendu son décret, dimanche, en le justifiant par le souhait de ne pas connaitre aux Etats-Unis une situation comme “dans certaines parties de la France, dans certaines parties de l’Allemagne” et “en Belgique”, en référence aux attentats terroristes qui ont été perpétrés en Europe ces derniers mois. Le décret a interdit d’une part l’entrée sur le territoire américain de tout réfugié pendant 120 jours, et d’autre part l’arrivée des ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) pendant 90 jours (sauf pour les Syriens, pour lesquels l’interdiction vaut “jusqu’à nouvel ordre”).
Des messages apparemment contradictoires créaient cependant la confusion depuis vendredi soir quant à la situation des ressortissants de ces pays étant titulaires d’une carte de résident permanent aux Etats-Unis (carte verte) et se trouvant actuellement à l’étranger. Samedi, la Maison Blanche a expliqué qu’ils devraient demander une exemption au décret, examinée au cas par cas, avant de voyager. Dimanche, l’administration a finalement expliqué que tous ceux qui s’étaient manifestés jusque là dans ce sens avaient reçu cette exemption, soit 170 personnes.
Le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly, a précisé que seules des informations sur une éventuelle “menace pour le public” dans le chef d’un détenteur de carte verte pourraient justifier la non-application de l’exemption. Il a par ailleurs affirmé que le décret, mis en œuvre vendredi, avait été rédigé au cours des mois passés, avec l’aide d’experts en immigration du Congrès, et qu’il avait été revu et approuvé par les juristes de l’administration.
L’administration Trump continue de défendre ainsi le texte, qui ouvre une période de transition lors de laquelle un système très strict de vérification des candidats à l’entrée aux Etats-Unis doit être mis en place. “Des situations qui existent aujourd’hui dans certaines parties de la France, dans certaines parties de l’Allemagne, en Belgique, ce sont des situations que nous ne voulons pas voir se reproduire à l’intérieur des Etats-Unis: une menace large et permanente d’un terrorisme domestique multi-dimensionnel et multi-générationnel, qui devienne une donnée permanente de la vie américaine”, a déclaré à la presse un responsable de l’administration Trump.