RER – "Le montant de 1,05 milliard d'euros ne suffira pas pour finaliser le RER"

Le montant de 1,05 milliard d’euros annoncé par le ministre de la Mobilité, François Bellot (MR), afin d’achever les travaux du RER, ne sera pas suffisant, a affirmé DéFI, jeudi. Selon Jonathan Martin, vice-président exécutif de Défi et spécialiste du rail au sein du parti, la Cour des comptes a récemment évalué les coûts non financés du RER à 800 millions d’euros (soit une estimation des coûts à venir de 1.028 millions d’euros moins les 228 millions du solde du fonds RER), mais ce montant ne tient pas compte de l’inflation et il conviendrait plutôt de tabler sur un 1 voire 1,1 milliard d’euros.
De plus, cette estimation ne prend pas en compte d’éventuels surcoûts, selon DéFI, qui rappelle que la Cour des comptes a constaté une augmentation intrinsèque des coûts des projets de 27,2% au total entre 2001 et 2016. Pour la Cour des comptes, les travaux encore à effectuer sur les lignes 124 (Uccle-Nivelles) et 161 (Watermael-Ottignies) seront vraisemblablement sources d’augmentations non prévues à ce jour.
“Les projets des lignes 124 et 161 présentent, en effet, en pourcentage, les surcoûts budgétaires intrinsèques les moins élevés alors qu’il s’agit des projets les moins avancés. Il est évidemment très difficile d’effectuer une estimation de l’augmentation à venir sur ces deux lignes. Une augmentation de 15% – soit en-dessous de l’augmentation enregistrée – équivaudrait à une hausse des coûts à venir de plus de 150 millions d’euros”, a poursuivi Jonathan Martin.
Défi estime enfin que de nouveaux retards dans les chantiers du RER ne peuvent être totalement exclus. “Plusieurs réformes ont été engagées pour assurer un meilleur suivi, mais force est de constater que l’expérience des 20 dernières années incite à la prudence, d’autant que l’une des causes du ralentissement des travaux est à dénicher dans les plans d’économie imposés par le gouvernement fédéral, lesquels ont un impact direct sur la réalisation des travaux au travers de la clé 60/40, laquelle a tendanciellement glissé, selon Infrabel, vers une clé 80/20 en faveur de la Flandre pour ce qui concerne les crédits disponibles en 2016”, a conclu Jonathan Martin.