RDC: un signataire de l'accord de la Saint Sylvestre quitte le gouvernement

Un des principaux signataires de l’accord censé sortir la République démocratique du Congo (RDC) de la crise née du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila a annoncé lundi son retrait du gouvernement d’union nationale. L’Union pour la nation congolaise (UNC) “décide le retrait du délégué de l’UNC du gouvernement, en la personne de M. Pierre Kangudia Mbayi, ministre d’État au Budget”, écrit dans un communiqué Vital Kamerhe, chef du troisième parti d’opposition à l’Assemblée nationale.

Cette décision intervient après une “évaluation du niveau d’application de l’accord de la Saint Sylvestre”, précise le communiqué. L’UNC dénonce “le retard et la certitude de la non organisation des élections au 31 décembre 2017”. M. Kangudia “a consenti à cette décision et est dans le processus du départ du gouvernement”, a déclaré à l’AFP Giscard Kusema, porte-parole de l’UNC. M. Kangudia n’a pu être joint immédiatement.

L’accord de la Saint Sylvestre prévoyait l’organisation d’élections présidentielle, législatives et provinciales le même jour et “au plus tard en décembre 2017” pour désigner le successeur du président Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter mais l’autorise à rester en fonctions “jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu”. Le délai de fin 2017 est devenu impossible à tenir. La Commission chargée d’organiser les élections en RDC a dernièrement annoncé qu’elle ne pourrait le faire avant avril 2019. Jusqu’à présent, aucun calendrier électoral n’a encore été publié.

Le climat politique est très tendu en RDC, alors que le pays est miné par une crise économique, sociale et sécuritaire. Lundi, plusieurs dizaines de militants d’opposition qui se rendaient à l’aéroport de Lubumbashi dans le sud-est du pays accueillir leur chef de file ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Plusieurs autres avaient été arrêtés dimanche dans la même ville. Le chef de l’ONU dans le pays a appelé les autorités à libérer immédiatement les activistes arrêtés et à “garantir les libertés publiques et les droits civils et politiques à tous”.