RDC: un partisan de l'opposition tué, heurts avec la police

Un partisan de l’opposition a été tué mardi par un militaire en République démocratique du Congo, et des heurts s’en sont suivis avec la police, a-t-on appris de l’opposition et de la police. “Mon collègue Guy Mpiana a été tué par un militaire de l’armée parce qu’il portait un t-shirt à l’effigie du président Tshisekedi”, a déclaré à l’AFP Justin Kabongo, militant de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social).
L’UDPS est le parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, récemment rentré en RDC.
“Un combattant a été tué par balle par un militaire”, a confirmé à l’AFP Bruno Tshibala, porte-parole de l’UDPS.
Le chef de la police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, a indiqué de son côté qu'”un militaire” avait “tiré sur un motard”.
Mais selon le colonel Ézéchiel Mwanamputu, porte-parole de la police, “ils ont habillé ce motard d’une trentaine d’années d’habits portant l’effigie de l’UDPS et de M. Tshisekedi pour politiser l’incident”.
Des incidents ont suivis entre partisans de l’UDPS et forces de l’ordre, notamment atour du siège de la formation. Radio Okapi rapporte mardi soir que les forces de l’ordre ont jeté des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans de l’opposition.
Les militants de l’UDPS ont résisté lorsque la police est intervenue pour rétablir l’ordre, mais “le calme a été imposé depuis” a assuré le colonel.
Antoine Kabuya, porte-parole de M. Tshisekedi, a déclaré à Radio Okapi que la police était venu récupérer la dépouille de Guy Mpiana pour la transporter vers “une destination inconnue”.
Un climat politique tendu règne en RDC depuis plusieurs mois. L’opposition congolaise craint que le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat, ne reporte le scrutin présidentiel prévu en fin d’année pour s’accrocher au pouvoir.
Dimanche, la Commission électorale de la RDC a lancé les opérations d’enregistrement des électeurs devant se dérouler sur “onze mois”, selon son président Corneille Nanga, un délai qui rend quasi impossible la tenue d’une élection présidentielle à la fin de l’année. Une récente décision de la Cour constitutionnelle autorise M. Kabila à rester au pouvoir au-delà de décembre 2016 si la présidentielle n’est pas organisée, une mesure “nulle et de nul effet”, selon l’opposition.