RDC: six morts dans des affrontements interethniques dans l'est

Six personnes ont été tuées lundi dans des affrontements intercommunautaires dans une zone de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), frappée depuis plusieurs mois par un regain de violences à caractère ethnique, a-t-on appris de sources locales. “Nous avons enregistré six morts et trois blessés”, a déclaré Joseph Kamuha, chef du village de Buleusa, localité agricole du Nord-Kivu, à environ 140 km au nord de Goma, la capitale de cette province déchirée par les conflits depuis plus de vingt ans.
D’ethnie Nande, M. Kamuha, joint par téléphone de Kinshasa, a précisé que des hommes de sa communauté, secondés par des Hunde, avaient attaqué des Hutu soupçonnés d’avoir enlevé l’un des leurs.
Ibrahim Kakora, membre d’une ONG locale, qui dit avoir assisté aux affrontements, a donné une version des faits similaires et fait état lui aussi de “six personnes tuées”.
Buleusa est situé en territoire de Walikale, aux confins de celui de Lubero, dans le centre-est – particulièrement enclavé – de la province du Nord-Kivu.
Depuis le début de l’année, plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans cette zone lors d’affrontements ayant opposé Nande et Hutu.
Selon des sources locales, les chefs nande de la région s’opposent au retour de déplacés hutu congolais, qu’ils accusent d’être les complices des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
A Buleusa, Hutu et Nande se considèrent comme les populations autochtones et voient de manière générale les Hutu, rwandophones, comme des “étrangers”, des “Rwandais”.
Les FDLR ont été créés par des Hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994. Les fondateurs de ce mouvement ainsi qu’un certain nombre de ses plus anciens combattants sont recherchés par la justice internationale qui les accuse d’avoir pris une part active au génocide.
Disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu, les FDLR n’ont pas mené d’action militaire d’envergure au Rwanda depuis 2001 et sont régulièrement accusés de commettre des atrocités contre les civils dans les zones sous leur contrôle.

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13 juin 2016 - 23h00