RDC: manifestations d'oppositions interdites jeudi au Nord-Kivu

Le gouverneur du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé mardi l’interdiction de toute les manifestations auxquelles une coalition d’opposants au président Joseph Kabila a appelé à une participation massive jeudi. Julien Paluku a annoncé “cette interdiction sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu” lors d’un point de presse retransmis en ligne.
Il a justifié cette décision par le fait que, selon lui, les trois plateformes d’opposition ayant appelé la population à manifester jeudi sur l’ensemble du territoire national “n’existent pas légalement”.
De plus, a-t-il dit, en faisant référence à la violence des groupes armés qui déchire la province depuis plus de vingt ans, “le Nord-Kivu est en deuil”, et “dans la tradition du Nord-Kivu, on ne pleure pas les gens dans la rue, on ne pleure pas les gens en manifestant”.
Trois plateformes d’opposition congolaise, la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front citoyen, ont appelé à manifester jeudi partout en RDC pour dénoncer l’arrêt rendu le 11 mai par la Cour constitutionnelle et autorisant M. Kabila à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat, alors que tout indique que la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année ne sera pas organisée dans les temps.
A Lubumbashi, deuxième ville du pays, dans le sud-est de la RDC, le maire, Jean-Oscar Sanguza, a déclaré lui aussi avoir interdit la marche de l’opposition prévue pour le 26 mai. “La décision de la Cour constitutionnelle est inattaquable”, a-t-il déclaré à l’AFP, “je ne peux pas autoriser une marche” contre cet arrêt.
La manifestation devrait en revanche avoir lieu à Kinshasa, où le parti présidentiel pourrait également défiler.
M. Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père qui avait renversé en 1997 le vieux dictateur Mobutu Sese Seko. Il a été élu président en 2006 avant d’être réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché de fraudes massives, au résultat contesté, et à l’origine de la crise politique que traverse le pays.
Son mandat expire en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais ses détracteurs l’accusent depuis des mois de chercher à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.