RDC: le conclave de Bruxelles divise l'opposition congolaise

L’opposition congolaise se déchire autour d’une réunion convoquée à Bruxelles pour exiger la tenue de la présidentielle avant le terme du mandat du président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, a-t-on appris mardi des sources concordantes. Le “conclave” devait s’ouvrir dans un grand hôtel proche de la capitale belge mercredi à 11H00 (09H00 GMT) et en principe s’achever jeudi à la mi-journée par l’adoption d’une déclaration commune, a indiqué à l’AFP une source ayant requis l’anonymat.
Mais un groupe d’opposants en partance mardi soir de Kinshasa vers la Belgique a indiqué à l’AFP que la réunion ne pourrait se tenir qu’à partir de vendredi, afin de permettre aux retardataires d’arriver à Bruxelles.
Le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’Union pour la nation congolaise (UNC), deux principales forces d’opposition à l’Assemblée nationale, ont déclaré à l’AFP “ne pas être concernés” par le conclave de Bruxelles.
Cependant, deux des principaux adversaires de M. Kabila, 45 ans, au pouvoir en RDC depuis 2001, devraient être présents : l’opposant historique Etienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), 83 ans, et l’ancien gouverneur de l’ex Katanga Moïse Katumbi(51 ans), candidat déclaré à la présidentielle censée se tenir en novembre, mais devenue improbable.
Le MLC et l’UNC soupçonnent l’UDPS de vouloir obtenir une transition après le dialogue, ce qui équivaudrait à “violer la constitution comme Kabila” parce que “la transition n’est prévue nulle part” dans ce texte fondamental, a déclaré le député UNC Jean-Baudouin Mayo.
Le MLC “ne peut pas tomber dans ce piège” du dialogue, qui conduirait au non respect de la Constitution, a déclaré pour sa part le chef de ce groupe au parlement, Alexis Lenga wa Lenga.
La Constitution interdit au chef de l’Etat congolais, dont le mandat expire en décembre, de se représenter. M. Kabila a proposé la tenue d’un “dialogue national” auquel la majeure partie de l’opposition refuse jusqu’ici de participer, y voyant un piège destiné à permettre au président de s’éterniser à la tête du pays.