RDC: la commission électorale se prépare à l'enrôlement des électeurs fin juillet

La commission électorale en République démocratique du Congo se prépare à l’enrôlement des votants à partir de la fin juillet, a indiqué mercredi son chef, alors que la présidentielle censée avoir lieu cette année semble hautement improbable. “L’enrôlement des électeurs commence à partir du 30 juillet 2016, pour construire un fichier de plus ou moins 45 millions d’électeurs”, a déclaré Corneille Nangaa, chef de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
M. Nangaa a tenu ces propos à Kinshasa à l’occasion de la signature des contrats avec les entreprises ayant gagné les appels d’offre lancés par la Céni pour la fourniture du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral hérité de la présidentielle et des législatives de 2011.
Parmi ces entreprises figure le groupe français Gemalto qui doit fournir du matériel informatique et le logiciel devant permettre l’opération.
Cette “refonte du fichier électoral” sera menée par étapes afin d’inscrire tous les électeurs congolais (notamment les nouveaux majeurs) à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, a dit M. Nangaa, sans préciser le temps prévu jusqu’à la réalisation de cet objectif.
Alors qu’aucune date n’est fixée pour la présidentielle, la communauté internationale exhorte depuis des mois la Céni à publier un calendrier électoral respectant la Constitution congolaise.
Celle-ci interdit au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter, et prévoit qu’une présidentielle soit convoquée au plus tard trois mois avant la fin de son mandat, qui expire le 20 décembre 2016.
En mai, la Cour constitutionnelle avait autorisé le chef de l’État à rester en fonctions dans le cas où ce scrutin ne serait pas organisé dans les temps.
La RDC traverse une crise politique depuis la reconduction au pouvoir de M. Kabila en 2011 à l’issue d’élections marquées par des fraudes massives. L’opposition, qui accuse le chef de l’État de retarder volontairement les élections et de manoeuvrer pour s’accrocher à son poste plus longtemps, refuse de participer au “dialogue national” proposé par M. Kabila en vue d'”élections apaisées” mais hors délais.
Lundi, les évêques catholiques de RDC ont renvoyé pouvoir et opposition à leur “responsabilité”, et plaidé pour un “sursaut patriotique” afin de permettre la tenue de la présidentielle dans les temps.

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29 juin 2016 - 22h25