RDC: heurts à Kinshasa entre manifestants d'opposition et policiers

Des heurts ont opposé lundi matin plusieurs dizaines de jeunes manifestants d’opposition à des policiers anti-émeutes à Kinshasa avant une manifestation hostile au président congolais Joseph Kabila, selon des journalistes de l’AFP sur place. Aux cris de “Kabila dégage !” ou “Kabila doit partir !”, les jeunes lançaient des pierres sur les policiers qui répliquaient à coup de grenades lacrymogènes vers 10h15 (09h15 GMT) sur le boulevard Lumumba, grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo. Au milieu des effluves roses des gaz tirés par les forces de l’ordre, émergeaient des drapeaux blanc et bleu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’Étienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition congolaise.

Avant ces affrontements, plusieurs violences ayant causé des dégâts matériels avaient été commises en début de matinée. Des journalistes de l’AFP ont vu un minibus et une voiture incendiés à Limete, le quartier où avaient lieu les affrontements. A l’échangeur de Limete, point de départ de la manifestation devant commencer à 13h00 (12h00 GMT), plusieurs dizaines de jeunes, pour beaucoup avec des pierres à la main, scandaient des slogans hostiles au chef de l’État, en français et en lingala.

Les manifestants ont mis le feu à une affiche montrant un portrait géant du président appelant au “dialogue” pour surmonter la crise politique que traverse le pays depuis sa réélection contestée en novembre 2011. Sur le boulevard Lumumba, la grande artère de Limete, plusieurs pneus ont été incendiés sur la chaussée en divers endroits et des jeunes, se présentant comme des partisans de l’opposition, filtraient les voitures, ne laissant passer que les journalistes.

Réuni autour de M. Tshisekedi, un “Rassemblement” des principaux partis d’opposition a appelé à manifester lundi dans tout le Congo pour signifier à M. Kabila son “préavis”, trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre, et exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.