Rapport annuel BNB – Compétitivité, croissance, finances publiques: 3 recommandations de la BNB au gouvernement

La Banque nationale de Belgique (BNB) a formulé, à l’occasion de la publication de son rapport annuel 2016, trois recommandations à l’adresse du gouvernement fédéral. La BNB suggère tout d’abord de “consolider la compétitivité retrouvée”. Elle constate que le handicap salarial de la Belgique par rapport à ses trois principaux voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) en matière de coûts salariaux horaires a été “entièrement effacé” mais il est très important que ces coûts salariaux, grâce à la révision de la loi de 1996 sur la compétitivité, restent dans les clous, souligne-t-on.
A cet égard, la Banque nationale s’inquiète du niveau plus élevé de l’inflation en Belgique et se dit singulièrement “interpellée” par le niveau d’inflation des services dans notre pays. Un phénomène qui est de nature à rogner la compétitivité de la Belgique et sur lequel la BNB a décidé de réaliser une analyse minutieuse.
La BNB recommande ensuite d’augmenter le potentiel de croissance de l’économie belge, ce qui passe par une “dynamisation” du marché du travail, davantage de formation, plus d’efforts d’innovations… Grâce à diverses mesures prises ces dernières années, “une nette réduction” des sorties anticipées du marché du travail est constatée. “C’est un résultat franchement positif car il importe que les carrières se prolongent dans un contexte de vieillissement de la population. Il faut poursuivre sur cette voie”, souligne le gouverneur de la BNB, Jan Smets, tout en constatant que des goulots d’étranglement apparaissent sur le marché du travail. “Il faut davantage d’efforts pour augmenter l’inclusion sur le marché du travail”, plaide le gouverneur.
Enfin, la BNB préconise d’assurer la soutenabilité des finances publiques, après la détérioration constatée en 2016. Le déficit public s’est établi à -2,8% du PIB en 2016, en raison de dépenses plus élevées que prévu (lutte contre le terrorisme, accueil des réfugiés) et d’une baisse des recettes car “le tax shift n’est pas entièrement financé”. Résultat: la dette publique est repartie à la hausse et estimée à 106,6% du PIB (contre 105,8% en 2015).
“Il est absolument nécessaire de maintenir l’objectif et d’évoluer vers un équilibre structurel”, ce qui est essentiel pour la confiance des agents économiques, pour la soutenabilité du budget, pour créer des marges permettant de soutenir la croissance et pour financer le vieillissement de la population, estime encore Jan Smets. “Cela va demander des efforts supplémentaires”, reconnaît le gouverneur. “Comment? Aux yeux de la BNB, l’efficience des pouvoirs publics en Belgique pourrait être augmentée. Il y a de la marge pour une amélioration à ce niveau”.