Présidentielle française – 2F Conseil: l'autre affaire qui plombe la campagne de François Fillon

Le candidat de Les Républicains à l’élection présidentielle française François Fillon est au milieu d’une tempête médiatique depuis deux semaines et la révélation de soupçons d’emplois fictifs ayant permis à sa femme Pénélope d’encaisser plusieurs centaines de milliers d’euros. L’ancien Premier ministre a toutefois une autre épine dans le pied: son entreprise de conseil et de conférences 2F Conseil, qui lui a rapporté 757.526 euros en un peu plus de trois ans. M. Fillon a fondé 2F Conseil le 7 juin 2012, soit treize jours avant de reprendre son siège de député. La législation française interdit à un parlementaire d’entamer une activité de consultance une fois élu.
Plus que les montants engrangés par M. Fillon via cette société, ce sont les clients de celle-ci qui suscitent de nombreuses interrogations. Le candidat n’a en effet livré qu’une liste partielle des personnalités et entreprises ayant eu recours à ses services.
Le quotidien Le Monde révélait au début du mois que le cabinet Ricol Lasteyrie Corporate Finance, actif dans l’évaluation financière, a signé un contrat avec 2F Conseil dès 2012 pour un montant annuel de 40.000 à 60.000 euros. Pour le reste, l’ancien occupant de Matignon a jusqu’à présent refusé de communiquer sur son bureau de consultance.
Lundi, François Fillon a cité plusieurs de ses clients au cours de la conférence de presse qu’il a donnée pour se remettre en selle alors que les révélations sur les émoluments de son épouse constituent autant de boulets le coulant dans les sondages. La compagnie d’assurances Axa, la société Fimalac et la banque Oddo en faisaient partie.
Le Monde note que M. Fillon a effectué plusieurs voyages liés à ces activités depuis 2012, mais les modalités de ces séjours demeurent floues. L’actuel député de Paris s’est ainsi rendu au Kazakhstan et en Russie en 2013 et au Liban en 2014.
Les adversaires politiques du candidat de la droite soulignent les risques de conflit d’intérêts entre les activités privées de François Fillon et son mandat public. Le flou entourant la liste de ses clients génère également des soupçons quant à la transmission d’informations potentiellement sensibles à des Etats étrangers, en particulier à la Russie de laquelle le candidat veut se rapprocher s’il est élu président de la République. François Fillon a démenti avoir des clients russes.