Près de 90% des Japonais favorables à autoriser l'empereur à abdiquer

Près de 90% des Japonais sont favorables à un nouveau régime légal qui autoriserait l’empereur à abdiquer, ce qui n’est pas possible actuellement, afin de satisfaire le souhait implicitement exprimé en début de semaine par le souverain Akihito, selon un sondage publié vendredi. L’enquête menée entre les 9 et 11 août auprès de quelque 1.000 personnes par le quotidien Nikkei et la chaîne TV Tokyo indique que 89% des sondés estiment qu’il faut “accorder à l’empereur le droit d’abdiquer de son vivant”. Seuls 4% pensent le contraire, les autres ne se prononçant pas.
Le débat sur le droit ou non d’abdiquer découle de la déclaration solennelle faite lundi par Akihito.
Il a laissé filtrer le souhait d’abréger son règne avant son décès, craignant de ne plus pouvoir assumer pleinement ses fonctions de “symbole du peuple et de l’unité de la nation” comme il l’a fait jusqu’à présent, compte tenu de son âge (82 ans) et de ses forces qui déclinent progressivement.
C’est au gouvernement et au parlement de prendre des initiatives pour modifier l’actuelle loi de la Maison impériale, ou imaginer une loi spécifique (si possible), afin de créer un mécanisme d’abdication qui n’est actuellement pas prévu.
Selon les dispositions en vigueur, l’empereur cesse de l’être quand il meurt et le prince héritier prend immédiatement sa succession. Akihito est devenu empereur en 1989, à la mort de son père Hirohito, l’ère Heisei succédant alors à l’ère Showa.
Il existe bien un système de régence mais qui ne peut être utilisé que dans des circonstances particulières et Akihito a laissé entendre dans son allocution qu’il n’y était pas favorable.
Les débats risquent de durer au minimum un an, voire de s’étaler sur plusieurs années, ont prévenu les experts, tant le sujet est délicat.