Procès Wesphael: l'expert psychiatre reconnaît avoir repris des éléments dans la presse pour son rapport

L’expertise du Dr. Hellebuyck, psychiatre mandaté par la juge d’instruction le 5 novembre 2013, a suscité mardi de vives réactions dans le chef de la défense de Bernard Wesphael. “Il faut écouter le reste, et je pense que certains vont comprendre dans quel guet-apens j’ai été mis”, a déclaré Bernard Wesphael lors d’une interruption d’audience. “Vous avez été mandaté le 5 novembre, la reconstitution a eu lieu le 7. Pourquoi n’avez-vous pas rencontré M. Wesphael une première fois avant cette reconstitution?”, a tout d’abord souligné l’avocat général. “Je ne sais pas”, a répondu l’expert. “Vous mettez tout à fait en doute les propos qu’il tient, vous écrivez dans votre rapport: ‘si on admet qu’il est coupable’. De quelles informations partez-vous au moment de la reconstitution?”, a demandé Me Mayence. “Je ne me prononce pas sur sa culpabilité ou son innocence, j’écris cela pour éviter qu’on me le reproche. La possibilité existe en effet qu’il soit innocent”, répond l’expert.

L’avocat de la défense est ensuite monté dans les tours, s’en excusant au passage, au sujet d’éléments repris dans le rapport du Dr. Hellebuyck piochés dans la presse, dont Paris Match, ou encore sur Facebook. “Il n’est pas exclu que, dans mon premier rapport, j’aie pris des éléments de la presse. C’est M. Wesphael lui-même qui m’a donné pour conseil de consulter internet. Mais ensuite, j’ai lu l’enquête de moralité”, a rétorqué le psychiatre. Également interrogé à ce sujet par le président, il a fini par déclarer: “C’est exact, j’ai écrit: ‘d’après témoins et la presse’, l’intéressé a des problèmes avec l’alcool”.

Me Mayence a encore relevé que l’expert avait écrit dans son rapport que l’accusé avait “une capacité extraordinaire à mentir et qu’on ne peut rien croire de lui qui n’est pas prouvé”, et qu’il “avait tu un certain nombre d’éléments”. “Sur quoi vous basez-vous?”, a questionné la défense. Par exemple, “il dit qu’elle s’est suicidée avec un sac en plastique sur le visage, mais ce n’est pas possible de commettre un suicide comme cela. Tout le monde sait ça, mais il le maintient alors qu’il sait que personne ne va croire ça”, a cité l’expert en réponse.

La défense pointe encore que le psychiatre n’était pas accompagné à la prison par un psychologue et que, par conséquent, des tests psychologiques n’ont pas été réalisés. De plus, l’expert a actualisé son rapport sans revoir l’accusé. Les conseillers techniques de la défense seront également entendus mardi, ainsi que d’autres experts.