Procédure de destitution contre Dilma Roussef – Le procureur demande une enquête pour corruption sur Lula et trois ministres

Le procureur du Brésil a demandé mardi à la Cour suprême l’autorisation d’ouvrir une enquête pour corruption présumée sur l’ex président Luiz Inacio Lula da Silva, trois ministres de Dilma Rousseff et 27 autres personnes dans le cadre du scandale Petrobras. “La demande vise à les inclure dans la principale enquête (sur le scandale Petrobras) pour association de malfaiteurs. Si c’est accepté, il y aura plus de 70 personnes impliquées dans ce procès”, dont des personnalités du parti centriste PMDB du vice-président Michel Temer, a déclaré à l’AFP un porte-parole de Cour suprême (STF).
Dans la demande du procureur général de la République, Rodrigo Janot, figurent les noms des principaux cadres politiques de Mme Rousseff et du Parti des travailleurs (PT, gauche): le chef de cabinet de la présidente, Jaques Wagner, le ministre attaché à la présidence, Ricardo Berzoini, et celui de la Communication sociale, Edinho Silva.
Figurent également le controversé président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha (PMDB, centre), un des instigateurs de la procédure de destitution de la présidente qui pourrait être écartée de son mandat la semaine prochaine si le Sénat le décide à une majorité simple.
Un autre sénateur, Jader Barbalho, du PMDB également, est sur la liste. C’est le PMDB qui deviendrait le principal parti du gouvernement en cas de destitution de Mme Rousseff que les sondages et analystes donnent comme certaine.
Cette demande intervient au lendemain de celle faite par le procureur Janot pour ouvrir une enquête pour corruption sur le chef de l’opposition et candidat à la présidentielle de 2014, Aecio Neves (PSDB, droite), un instigateur également de la procédure de destitution, accusé d’avoir reçu des dessous-de-table, toujours dans le dossier Petrobras.
La demande se base sur des déclarations de Delcidio Amaral, ancien chef du groupe sénatorial du PT qui a accepté de collaborer avec la justice – contre de futures remises de peine – après sa mise en examen dans le dossier Petrobras et trois mois de prison.
Les déclarations de M. Amaral à la mi-mars avaient déclenché un séisme politique au Brésil car ce dernier accusait Mme Rousseff et son prédécesseur Lula d’être au courant et d’avoir bénéficié du réseau de corruption Petrobras.
Il avait aussi mis en cause le vice-président Michel Temer (PMDB), qui remplacerait Mme Rousseff si le Sénat la mettait à l’écart provisoirement dans l’attente de son éventuelle destitution pour maquillage des comptes publics l’année de sa réélection (2014) afin de masquer l’ampleur de la crise financière.