Présidentielle française – Le socialiste Benoît Hamon a présenté un programme aux accents écologistes et sociétaux

Le candidat socialiste à l’élection présidentielle française Benoît Hamon présentait ce jeudi à Paris son programme qu’il entend placer dans le cadre de la transition écologique et la révolution numérique. Sans vraiment avancer de mesures chiffrées, Benoît Hamon donne quelques précisions sur ses idées phares déjà évoquées comme le revenu universel. “Nous ne pouvons plus continuer à consommer et à produire comme nous le faisions jusqu’ici”, note le candidat que les sondages d’intentions de vote placent loin derrière le trio Le Pen-Macron-Fillon. Plus loin dans son discours, Benoît Hamon dira encore que “nous devons signer des accords qui incluent les accords de Paris”. Il s’est par contre dit opposé aux traites Ceta et Tafta.
Une grande attention est d’ailleurs portée aux mesures écologiques dans son programme: notamment l’interdiction des perturbateurs endocriniens, plus de mise en circulation de véhicule neuf diesel dès 2025 et la sortie du nucléaire d’ici 25 ans.
Le 23 février, le candidat écologiste Yannick Jadot avait annoncé se retirer de la course à l’Elysée après avoir noué un accord avec M. Hamon.
En matière numérique, le candidat PS dit vouloir “développer l’accès au très haut débit fixe et mobile sur l’ensemble du territoire”.
Abordant sa grande idée, le revenu universel, le candidat Hamon présente cette mesure comme “un gain de pouvoir d’achat pour les actifs gagnant jusqu’à 2.200 euros net”. Il évoque un revenu universel d’existence de 600 euros dont la première étape concernera les jeunes et les plus fragiles. Le Smic sera revalorisé et, avec le revenu universel, passera de 1.150 à 1.350 euros net.
Autre point important, son programme prévoit d’abroger la loi Travail et d’en proposer une autre, “tout en gardant les bonnes mesures” de l’actuelle version, dit le candidat.
Benoît Hamon propose aussi en matière de démocratie un article 49.3 citoyen qui permettrait aux citoyens de “faire irruption dans les décisions politiques”.
Reprenant quelques idées classiquement chères à la gauche, il s’engage au recrutement de 40.000 professeurs, à accorder le droit de vote des étrangers aux élections locales, à créer 250.000 places dans les crèches et à lutter contre les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.
Le candidat socialiste dit également souhaiter “que les banques participent activement à la sortie de crise. Elles s’acquitteront de 5 milliards d’euros sur les super-profits qu’elles réalisent”.
Affirmant vouloir légaliser le cannabis, M. Hamon veut aussi prévoir des moyens renforcés et mieux répartis pour la gendarmerie et la police.
Il promet également de porter l’effort de recherche et de développement à 3% du PIB.
Autre mesure un tant soit peu chiffrée, Benoît Hamon s’engage à ce que 50% des marchés publics soient réservés aux petites et moyennes entreprises.
En matière de politique étrangère, Benoît Hamon veut instaurer, en Europe, un visa humanitaire pour l’accueil des réfugiés. Il se dit aussi favorable à la reconnaissance d’un état palestinien.
Au premier rang pour écouter la présentation du programme de Hamon, étaient assis le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis ou encore la députée EELV Cécile Duflot. Ils ont pu entendre leur champion dégainer au passage quelques flèches à l’encontre de ses concurrents François Fillon (LR) et Emmanuel Macron (En Marche) dans une campagne qu’il dit “polluée par l’argent”.