Présidentielle française – Attaqués sur les affaires, Fillon et Le Pen se posent en victimes

Le segment du débat télévisé mardi soir entre les onze candidats à l’Elysée sur la moralité de la vie politique a vu François Fillon et Marine Le Pen être la cible de leurs rivaux quant à leur récente mise en examen (inculpation). L’ancien Premier ministre fait l’objet d’une enquête depuis le début de l’année en raison de soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur sa famille. Marine Le Pen est quant à elle notamment suspectée d’avoir rédigé un faux contrat de travail d’assistant parlementaire européen pour son ancien garde du corps. Ce sont les deux candidats d’extrême gauche Philippe Poutou et Nathalie Artaud qui ont le plus violemment pris à partie Mme Le Pen et M. Fillon.
Nathalie Arthaud a attaqué la présidente du Front national qui “donne des leçons de tolérance zéro aux jeunes”, mais refuse de se rendre aux convocations des juges.
Philippe Poutou a également décoché une flèche à l’encontre de Mme Le Pen, l’accusant de “piquer dans les caisses”. “Et le FN qui est antisystème ne s’emmerde pas (sic), car il se protège grâce à l’immunité parlementaire”, a-t-il encore dénoncé.
Marine Le Pen s’est posée en victime pour assurer sa défense. “Je suis persécutée politiquement, je le dis très clairement, dans le cadre d’affaires dans lesquelles il n’y a pas l’ombre d’un soupçon d’enrichissement personnel.”
Une affirmation qui a fait bondir Benoît Hamon. “Marine Le Pen joue les victimes alors qu’elle passe son temps à taper sur les immigrés! “, a-t-il assené à sa rivale.
François Fillon a lui aussi essuyé les attaques de ses adversaires. Philippe Poutou n’a pas pris de gant pour viser l’ancien Premier ministre. “Plus on fouille et plus on sent la corruption et la triche. En plus, ils nous expliquent qu’il faut la rigueur et l’austérité!”, a lancé le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste en regardant M. Fillon.
Le député de Paris, comme Marine Le Pen, a également estimé être victime d’un acharnement judiciaire et médiatique. Niant avoir reconnu des erreurs, il a ensuite affirmé que “des centaines de parlementaires ont employé des membres de leur famille”.