Présidentielle au Gabon: Bongo en rouleau compresseur face à ses adversaires

La campagne présidentielle au Gabon a officiellement commencé samedi à deux semaines du scrutin, avec une démonstration de force du président sortant Ali Bongo Ondimba face à des opposants aux moyens bien plus limités, un déséquilibre qui inquiète les pays étrangers. Alors que ses 13 opposants peinent à trouver des espaces d’expression, Ali Bongo Ondimba a tenu un meeting géant dans un stade près de Libreville pour lancer sa campagne.
Il y a accusé ses adversaires d’avoir “tué à petit feu” son père et prédécesseur, au pouvoir pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009.
“Ils ont tué Omar Bongo à petit feu en sabotant son action par des mensonges à répétition”, a-t-il insisté devant des dizaines de milliers de sympathisants -60.000 selon la police- debout sur la pelouse du stade de l’Amitié pendant des heures.
“ABO”, 57 ans, se revendique le candidat du “changement” face à ses principaux rivaux, des septuagénaires qui ont été des proches de son père.
De leurs côté, ces derniers affirment qu’il est un enfant du Nigeria adopté par Omar Bongo et qu’il ne peut être de ce fait président de la République gabonaise. Ils ont été déboutés de tous leurs recours.
“Ali, changeons ensemble”: d’innombrables affiches avec la photo du président ont aussi été accrochées dans la nuit à intervalles très réguliers sur le front de mer à Libreville, alors que le matériel électoral de ses adversaires était quasi-invisible.
Les ambassades de France et des Etats-Unis, la délégation de l’Union européenne et le représentant des Nations unies ont demandé aux autorités gabonaises d'”assurer la liberté d’expression, d’association et de réunion, ainsi qu’un accès équitable aux médias publics” lors de cette élection, dans un communiqué conjoint de vendredi, également signé par les ambassades d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie.
D’ici l’élection à un tour du 27 août, 628.124 Gabonais sont invités à venir retirer leur carte électorale dans ce petit état francophone d’Afrique centrale producteur de pétrole.