Poutine dénonce une suspension "injuste" de l'IAAF et espère une "réaction" du CIO

Le président russe Vladimir Poutine a jugé vendredi “injuste” la décision de la Fédération internationale d’athlétisme de maintenir la suspension de la Fédération russe d’athlétisme pour les compétitions internationales, indiquant espérer une “réaction” du Comité international olympique en faveur des athlètes russes. “Bien sûr que c’est injuste”, a déclaré M. Poutine, cité par les agences lors d’une rencontre avec des journalistes.
“La responsabilité doit toujours être individuelle et personne ne doit en pâtir parmi ceux qui n’ont aucun rapport avec ces violations”, a expliqué le président russe qui avait, avant même l’annonce de la décision, réfuté tout “dopage organisé par l’Etat”.
“Je pars du principe que nous aurons une discussion avec nos collègues de l’Agence mondiale antidopage et j’espère une réaction du Comité international olympique”, a-t-il ajouté.
L’IAAF a confirmé vendredi la suspension de la Fédération russe d’athlétisme (ARAF), tout en laissant la porte ouverte aux athlètes en mesure de prouver leur bonne foi, à six semaines des JO (5-21 août).
Cette décision autorise en effet les athlètes russes non contrôlés positif qui prouveront “qu’ils n’ont pas fait partie du système de dopage” à participer à Rio, sous une bannière et des modalités qu’il reviendra au CIO, qui se réunit mardi à Lausanne (Suisse), de préciser.
“Nous nous indignons nous-même quand nous sommes confrontés à des problèmes de dopage, et nous faisons en sorte (…) de punir les coupables. Mais les athlètes propres, comme on dit, pourquoi doivent-ils souffrir? Je ne comprends vraiment pas”, a expliqué M. Poutine.
“J’espère que nous trouverons une solution, mais cela ne veut pas dire que nous allons nous vexer et dire que nous n’allons pas lutter contre le dopage. Au contraire, nous allons renforcer notre lutte contre le dopage”, a-t-il poursuivi.
La Russie tente depuis plusieurs mois de convaincre l’IAAF qu’elle a répondu aux demandes de l’Agence mondiale antidopage (AMA) et mérite d’être réintégrée dans le giron de l’athlétisme mondial. Au cours des dernières semaines, elle a ainsi annoncé l’introduction de cours obligatoires sur la lutte antidopage, recruté “50 spécialistes étrangers” pour renforcer les pratiques antidopage ou encore mis en place des contrôles renforcés pour les athlètes souhaitant participer aux JO-2016.
“Depuis six mois, les échantillons de nos sportifs ont été analysés par des spécialistes étrangers. Et ces échantillons ont été analysés dans des laboratoires étrangers. Il ne faut pas leur faire confiance?” s’est encore interrogé Vladimir Poutine.