Poursuite du démantèlement de la "Jungle" de Calais, des migrants défilent bouche cousue

Le démantèlement partiel du camp de réfugiés de la “Jungle” de Calais, en France, se poursuivait vendredi, marqué par une nouvelle manifestation de migrants bouches cousues afin de protester contre la destruction de leurs abris. Douze migrants iraniens, en silence et le visage souvent couverts par un bonnet troué au niveau des yeux, ont défilé avant de s’arrêter devant les forces de l’ordre non loin des pelleteuses qui poursuivaient la destruction des cabanes et tentes dans la partie sud du camp. L’action a duré un quart d’heure.

Certains ont défilé avec des pancartes sur lesquelles était écrit en français: “Nous vous appelons à l’aide! Dormez-vous? Allez-vous nous entendre maintenant? Réveillez-vous! ” ou encore “Nous demandons au Défenseur des droits (institution indépendante française, nldr) de venir constater maintenant ce que nous subissons ici”.

Les jours précédents, certains de leurs compatriotes, sans savoir s’il s’agit des mêmes, avaient également manifesté de la même manière. Ils étaient cinq mercredi et neuf jeudi.

Les “No border”, des activistes qui affirment vouloir aider les migrants et militent pour un monde sans frontières, sont soupçonnés d’être les instigateurs de ce geste spectaculaire en signe de protestation contre la destruction partielle du plus grand bidonville de France.

Les opérations de démantèlement doivent être suspendues pendant le week-end et reprendre la semaine prochaine.

“Closed! Kaputt! Destruction! “, lançaient vendredi des policiers à des migrants qui tentaient de passer le cordon policier pour rejoindre des baraquements de fortune devant être détruits.

La partie sud de “La Jungle” abrite entre 800 et 1.000 migrants selon le gouvernement français, mais près de 3.500 d’après les associations. Selon différentes sources, entre 3.700 et 7.000 migrants au total, surtout Syriens, Afghans et Soudanais, sont installés dans le bidonville.

Un peu moins d’un quart de la surface concernée par les opérations avaient été évacuées vendredi, soit “environ deux hectares” sur 7,5. L’ensemble du camp atteint les 18 hectares.

Le démantèlement de la partie sud de “la Jungle” pourrait prendre “un mois, peut-être plus”, ont indiqué cette semaine les autorités.