Portugal: le FMI réclame de nouvelles mesures pour réduire le déficit

Le Portugal peinera à respecter ses objectifs budgétaires “ambitieux” cette année s’il n’adopte pas de nouvelles mesures de rigueur, dans un contexte de “décélération de son économie”, a prévenu jeudi le Fonds monétaire international (FMI). “Les objectifs budgétaires seront difficilement atteints sans des mesures supplémentaires”, note le FMI dans un rapport publié à l’issue de la quatrième mission de contrôle menée depuis la sortie du Portugal en mai 2014 de son plan d’aide internationale.
Alors que le Portugal s’est fixé comme objectif de ramener son déficit public à 2,2% du PIB cette année, après un déséquilibre de 4,4% en 2015, les experts du FMI tablent sur un “déficit proche de 3%”.
Même si l’exécution budgétaire de janvier à mai est “dans l’ensemble conforme” aux prévisions, la faiblesse de la croissance et les dépenses liées notamment au retour aux 35 heures des fonctionnaires compromettent l’objectif du gouvernement, estime le FMI.
L’institution de Washington fait ainsi écho à la Commission européenne qui a demandé lundi une nouvelle fois au Portugal de soumettre des mesures supplémentaires d’environ 450 millions d’euros, soit 0,25% du PIB, une option exclue jusqu’ici par le gouvernement.
Arrivé au pouvoir en novembre 2015 grâce à une alliance avec la gauche radicale, l’exécutif socialiste d’Antonio Costa a détricoté plusieurs mesures de rigueur adoptées par la droite après l’appel du Portugal à une aide financière internationale en 2011.
Le gouvernement est ainsi revenu en partie sur la privatisation de la compagnie aérienne TAP, a mis fin aux surtaxes sur les revenus et a augmenté le salaire minimum.
“L’incertitude sur l’orientation des réformes structurelles” a pesé sur l’investissement, qui devrait baisser de 1,2% cette année, après une hausse de 4,1% en 2015, assure le FMI.
La croissance atone (0,3% au deuxième trimestre), conjuguée à la faiblesse du secteur bancaire, pourrait compromettre, à moyen terme, l’accès du Portugal aux marchés de la dette, même si les besoins de financement immédiats sont assurés, avertit l’institution.