Porto Rico menacé de défauts de paiement "en cascade"
L’archipel américain de Porto Rico, qui risque de manquer un remboursement lundi, est menacé d’une “cascade” de défauts de paiement sans une action urgente du Congrès des Etats-Unis, a mis en garde le Trésor. “Porto Rico fait face à une série de défauts de paiements en cascade”, a averti le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew dans une lettre au Congrès, ajoutant que les poursuites judiciaires “qui sont déjà à l’oeuvre vont s’intensifier”.
Le gouverneur de l’île américaine des Caraïbes Alejandro Garcia Padilla a annoncé dimanche que la banque de développement gouvernementale (GDB), l’équivalent pour l’île du Trésor américain, ne paierait pas dans l’immédiat un remboursement de dette de près de 400 millions de dollars, au risque de déclencher des poursuites judiciaires.
“J’ai fait un choix”, a indiqué M. Padilla à ses compatriotes. “J’ai décidé que vos besoins élémentaires étaient plus importants que quoi que ce soit d’autre”. Il a expliqué que Porto Rico ne pouvait pas payer ses créanciers alors qu’il avait besoin d’argent pour honorer les salaires du secteur public ou les budgets de la santé et de l’éducation, mettant en avant dans le cas contraire le risque d’une “crise humanitaire” dans le pays.
“Nous restons préoccupés par l’impact de la crise budgétaire sur les plus pauvres et les plus vulnérables”, a commenté lundi Eric LeCompte, de la coalition d’ONG Jubilee USA, affirmant que plus de la moitié des enfants sur l’île vivaient “dans la pauvreté”.
Le territoire, qui est rattaché aux Etats-Unis mais n’est pas un Etat américain, croule sous une dette de plus de 70 milliards de dollars et ne peut pas, sans une loi du Congrès, se déclarer en faillite comme une municipalité.
Officiel depuis lundi, ce moratoire sur près de 400 millions de dollars de dette “est le dernier d’une série de défauts de paiement qui ont commencé cet été”, a rappelé M. Lew dans sa lettre. C’est aussi le plus important moratoire sur la dette portoricaine depuis le début de la crise, qui a provoqué un exode des habitants de l’île vers les Etats-Unis.