Pologne: les monuments à la gloire de l'Armée Rouge iront dans un ancien bunker nucléaire

Les monuments à la gloire de l’Armée rouge, érigés en Pologne après 1945, seront transférés dans un ancien entrepôt souterrain pour missiles nucléaires soviétiques, a annoncé jeudi l’Institut polonais de la mémoire nationale (IPN). Le gouvernement nationaliste de Droit et Justice (PiS) a décidé il y a an d’effacer tous les symboles de la domination soviétique en Pologne.
L’IPN, chargé en 2016 de démanteler plus de 200 monuments dit de “gratitude”, a signé jeudi un accord avec le Musée de la Guerre froide de Podborsko où ces monuments iront reposer.
Pourquoi choisir Podborsko ? “Parce que, a expliqué à la presse Jaroslaw Szarek, président de l’IPN, c’est à Podborsko que des armes nucléaires, qui devaient détruire le monde démocratique, étaient stockées pendant des années”.
“Nous ne pouvons pas accepter la glorification du système totalitaire que fut le système soviétique, le système communiste”, a-t-il dit.
Selon le directeur du musée Aleksander Ostasz, “les monuments à la gloire des soldats soviétiques s’inscriront parfaitement dans la narration historique” de l’établissement.
Les monuments seront exposés face aux plans d’attaque nucléaire soviétique globale sur l’Occident, ce qui permettra aux visiteurs de faire un lien entre l’installation par le régime soviétique de monuments avec le marteau et la faucille en 1945 et les plans de la guerre totale des années 70.
Le déménagement des monuments, qui prendra plusieurs années, suscite la colère de la Russie dont les relations politiques avec la Pologne sont déjà au plus bas.
M. Szarek a toutefois assuré qu’il ne s’agissait pas de monuments érigés dans les cimetières. “Toutes les tombes de soldats soviétiques tombés pendant la guerre continueront d’être protégées par l’Etat polonais avec le plus grand respect”.
Podborsko est l’un des trois entrepôts pour missiles nucléaires soviétiques construits en Pologne mais le seul gardé intact. “C’est grâce notamment à une prison installée dans son enceinte que le site n’a pas été dévasté après le départ de l’Armée rouge à la chute du communisme en Pologne en 1989”, a précisé M. Ostasz.
Par mesure d’économie, dans certaines villes des parties neutres des monuments resteront sur place. A Szczecin, une statue de la Vierge pourrait remplacer les soldats soviétiques au sommet du monument local.

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29 juin 2017 - 22h30