Plus d'un millier de Mexicains dans les rues de Mexico pour les droits des personnes LGBT

Plus d’un millier de personnes ont marché dans les rues de Mexico City samedi, pour exiger respect et intégration pour les personnes gay, lesbiennes, bisexuelles, trans ou travesties, lors de la 39e “pride march” du genre organisée dans la capitale mexicaine. La parade visait aussi à militer contre l’homophobie.
Chars, musique, costumes colorés faisaient partie du cortège, qui a débuté à la colonne de l'”Ángel de la Independencia” (“l’ange de l’indépendance”). Des centaines de milliers de spectateurs étaient attendus, alors que des évènements similaires sont également organisés dans d’autres villes du pays le même jour.
La parade s’est poursuivie vers le Zocalo, la place de la Constitution, pour une performance artistique. La marche est organisée traditionnellement le dernier samedi du mois de juin, depuis 1979, pour “demander la fin des stigmatisations, préjugés et discriminations” envers la communauté LGBT, et pour des “droits égaux” à ceux du reste de la population, a rappelé la commission nationale des droits de l’homme.
Cette même commission a profité de l’évènement pour lancer un appel aux Etats mexicains pour la légalisation du mariage entre personnes du même sexe. Seules dix des 32 entités (31 Etats + Mexico City) qui constituent le Mexique permettent ces mariages, dont celle de Mexico City. Le mariage gay y a été légalisé en 2009, pour une entrée en vigueur de la loi en 2010.
En septembre dernier, des manifestations contre la volonté du président Enrique Pena Nieto de légaliser le mariage homosexuel dans tout le pays avaient rassemblé des milliers des personnes, dont de nombreux catholiques, sous la bannière du “Front national pour la famille”. En mai 2016, Enrique Pena Nieto avait en effet annoncé qu’il proposerait une réforme de la Constitution, pour autoriser explicitement, à travers tout le pays, le mariage entre personnes du même sexe. Sa proposition comprenait également la suppression des critères d’orientation sexuelle et d’identité de genre dans le processus d’adoption d’un enfant. Deux comités de la Chambre des Députés, chambre basse du Congrès mexicain, ont rejeté cette proposition en novembre dernier.
Selon des associations militant pour les droits des personnes LGBT, les agressions envers cette communauté ont connu une recrudescence au Mexique, à la suite de cet épisode.
Selon l’ONG Transgender Europe, qui maintient une base de données des meurtres de personnes transgenres ou de “genre variant”, le Mexique est le deuxième pays au monde, derrière le Brésil, en nombres absolus, avec 290 crimes de ce genre rapportés dans les années 2008 à 2016.