Pas d'"ouverture commerciale sauvage" en Argentine

L’Argentine a entrepris des réformes économiques depuis l’arrivée au pouvoir du président de centre droit Mauricio Macri, mais n’envisage pas de supprimer les barrières douanières trop rapidement pour préserver la production locale. “On passe d’une économie fermée, basée sur les prébendes, à une économie compétitive (…) Nous n’allons pas vers une ouverture commerciale sauvage”, a déclaré le ministre des Finances et du Budget Alfonso Prat-Gay lors d’une rencontre avec des journalistes étrangers.
Le gouvernement, précise-t-il, donnera le temps aux entreprises argentines de gagner en compétitivité avant de libéraliser davantage les échanges commerciaux.
Les réformes les plus emblématiques depuis l’arrivée de M. Macri à la présidence en décembre sont la suppression du contrôle des changes, la baisse des subventions aux factures de gaz, d’électricité et d’eau, et des allègements fiscaux pour les exportateurs agricoles et l’industrie.
Il fallait “remettre de l’ordre”, dit-il, fustigeant le bilan économique selon lui catastrophique de l’ancienne présidente Cristina Kirchner, au pouvoir de 2007 à 2015, et de son mari Nestor Kirchner (2003-2007).
Mais ces réformes, impopulaires, ont stimulé l’inflation et entamé le pouvoir d’achat des 41 millions d’Argentins. L’objectif annoncé en janvier de ramener en 2016 l’inflation à 20/25% est intenable – la hausse des prix est sur le point de dépasser les 30% depuis le début de l’année – mais le ministre voit l’inflation ralentir.
Quant aux investissements étrangers, ils entrent “à un rythme d’environ un milliard de dollars par semaine, cela fait du 50 milliards par an”, selon lui.
Depuis le début de la gestion du président Macri, 31 milliards de dollars d’emprunts ont afflué vers l’Argentine sous forme de prêts contractés par l’Etat (20 milliards) – notamment pour résoudre le conflit sur sa dette extérieure avec des fonds vautours -, par les provinces et les entreprises.
“Nous restaurons la confiance. L’Argentine était un paria dans le concert international des nations. Quand on voit le flux des investissements étrangers directs… sur la première moitié de l’année, on a multiplié par deux le chiffre du premier semestre 2015”.