Pakistan: renforts de l'armée dans la ville la plus meurtrie par les attentats en 2017

Les habitants de Parachinar, ville du nord-ouest du Pakistan meurtrie par trois séries d’attentats cette année, ont mis fin à une semaine de sit-in vendredi après que l’armée a accédé à l’une de leurs revendications en annonçant l’envoi de renforts. Vendredi dernier, un double-attentat suicide a fait au moins 69 morts dans cette localité à majorité chiite située près de la frontière afghane. Plus de 200 personnes ont également été blessées dans cette attaque visant les chalands d’un marché bondé pour le dernier vendredi du mois sacré de ramadan.

Depuis, plusieurs milliers de chiites protestaient dans le centre de Parachinar, réclamant une meilleure sécurité et des compensations décentes pour les victimes.

Les protestataires avaient rejeté l’annonce du Premier ministre Nawaz Sharif, qui avait ordonné le versement de compensations financières aux familles des victimes. Ils avaient jugé les sommes insuffisantes.

Vendredi, le puissant chef d’état-major de l’armée pakistanaise Qamar Javed Bajwa est allé à la rencontre d’anciens et de responsables locaux. A l’issue de cette visite, son porte-parole a annoncé l’envoi de renforts pour améliorer la sécurité. Et en fin de journée, des chefs de file de la communauté chiite ont décidé d’arrêter leur sit-in, estimant avoir reçu des assurances suffisantes de la part du général Bajwa.

L’attentat de vendredi dernier était le troisième cette année à toucher les marchés de Parachinar, capitale de l’une des sept zones tribales, la zone de Kurram, majoritairement chiite.

Cette dernière attaque a porté à 115 le nombre de personnes ayant péri lors d’attentats à Parachinar depuis le début de l’année, ce qui en fait la ville la plus meurtrie par les violences extrémistes au Pakistan.

Le district tribal de Kurram, est connu pour les heurts récurrents entre sunnites et chiites, qui composent 20% de la population pakistanaise.

Le Pakistan et l’Afghanistan, séparés par 2.400 km d’une frontière contestée par Kaboul, s’accusent mutuellement d’abriter des groupes menant des attaques sur leurs territoires respectifs.

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30 juin 2017 - 17h05