ONU: la sortie des USA de l'accord de Paris a donné lieu à un "sursaut mondial"

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a estimé lundi que la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat avait donné lieu à un “sursaut à l’échelle mondiale” amenant les autres pays signataires à “réaffirmer leur engagement”. “Depuis la décision du gouvernement des Etats-Unis d’abandonner les accords de Paris, nous assistons à un sursaut à l’échelle mondiale et à une réaffirmation par tous les autres gouvernements de leur engagement” pour le climat, a-t-il déclaré lors d’une conférence à Lisbonne.
“C’est évident pour l’Union européenne, la Chine et l’Inde”, a-t-il relevé. Rappelant qu’il s’était réuni récemment avec les dirigeants de la Chine et de l’Inde, des pays “essentiels à la réussite des accords de Paris”, il a assuré que “leur engagement est clair”.
“Aux Etats-Unis, ce sursaut génère de la part des villes, de certains Etats et du monde des affaires un engagement très fort envers l’économie verte”, s’est félicité M. Guterres.
A tel point que Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York devenu envoyé spécial des Nations unies pour les villes et le climat, “est convaincu que les Etats-Unis seront en mesure d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés dans le cadre des accords de Paris”, a-t-il poursuivi.
Après avoir entretenu le suspense pendant des semaines, Donald Trump avait annoncé début juin la sortie de l’accord de Paris des Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre derrière la Chine.
L’accord de Paris, conclu fin 2015, vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale “bien en deçà” de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Interrogé plus tard dans la journée sur ses relations avec Donald Trump, le chef des Nations unies a fait valoir que “ce n’est pas plus compliqué que prévu”.
“Nous avons maintenu un dialogue constructif avec l’administration américaine en cherchant à éviter que les Etats-Unis s’écartent des réponses multilatérales” aux problèmes mondiaux, a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères Augusto Santos Silva.
“Si les États-Unis ne sont plus présents dans des domaines-clés de la communauté internationale, cet espace vide finira par être occupé par d’autres”, a-t-il prévenu.