Numéros Inami – De Block promet un numéro à tous les étudiants en formation mais veut un examen d'entrée

La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, a affiché jeudi sa volonté de délivrer un numéro Inami à tous les étudiants actuellement engagés dans des études de médecine et de dentisterie en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais lie cette concession à l’introduction d’un examen d’entrée, comme la Flandre l’applique depuis près de 20 ans déjà. “Les étudiants (francophones) qui sont actuellement en 7e, 6e ou 5e année, ceux-là n’ont pas d’autre option que de pouvoir exercer leur profession”, a reconnu jeudi la ministre libérale flamande interrogée par la VRT en marge du conseil des ministres.
En contrepartie, la Fédération Wallonie-Bruxelles devra toutefois introduire un examen d’entrée en médecine et dentisterie, après l’invalidation par le Conseil d’Etat du concours organisé en fin de 1er bachelier de médecine.
Selon la chaîne publique flamande, Mme De Block et M. Marcourt ont trouvé un terrain d’entente à ce sujet, mais celui-ci doit à présent être approuvé par l’ensemble du gouvernement fédéral, où siègent aussi la N-VA et le CD&V.
Dans un souci de maîtrise des dépenses en soins de santé, le gouvernement fédéral a décidé en 1997 de contingenter le nombre de médecins en Belgique.
La Flandre a immédiatement introduit un examen d’entre pour limiter le nombre de jeunes s’engageant dans ces études.
Côté francophone, plusieurs mécanismes ont été introduits avant d’être abandonnés ou invalidés par la justice, ce qui a généré durant plusieurs années une “surproduction” de diplômés francophones.
Ces médecins “surnuméraires” francophones se sont toujours vus décerner un numéro Inami par le fédéral, mais en allant à chaque fois puiser dans les quotas destinés aux diplômés des années ultérieures.
Dès son arrivée au ministère de la Santé, Maggie De Block a affiché sa volonté de mettre fin çà ce procédé et réclamé un mécanisme de sélection à l’entrée des études de médecine et dentisterie en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Jeudi au micro de la VRT, elle a précisé qu’elle souhaitait que le surplus de médecins francophones formés ces dernières années soit compensé en réduisant à l’avenir le nombre d’étudiants admis dans cette filière (mécanisme dit de ‘lissage négatif’), et ce “dès l’année prochaine”.
“Cela veut dire que durant ces années-là, à chaque fois, il y aura un nombre plus réduit d’étudiants qui recevront un numéro (Inami), et cela pendant une période de 7 à 10 ans”.
Le nombre nécessaire de praticiens en Belgique est devenu source de polémique entre le Nord et le Sud du pays.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, juge ainsi depuis des mois insensé de continuer à contingenter le nombre de médecins à l’heure où la profession est devenue un métier en pénurie dans certaines spécialisations, contraignant ainsi à importer de nombreux médecins étrangers. La pyramide des âges des médecins au Nord et au Sud du pays n’est en outre pas la même.
Face à cette situation, la commission de planification de l’offre médicale a suggéré avant l’été de revoir la clé de répartition 60-40 des quotas Inami entre la Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles au profit de cette dernière, mais la N-VA et le CD&V ont clairement affiché leur opposition.
Interrogée jeudi matin dans les pages de “L’Avenir, Mme De Block y indique réfléchir à l’imposition de tests de maîtrise minimale du français ou du néerlandais pour les médecins étrangers venant s’établir chez nous.
“On est en train de regarder à ce que l’on peut faire, mais sans avoir de difficultés avec l’Europe car c’est sur cela que la Brexit a commencé en Angleterre: la libre circulation n’était plus désirée dans le pays”.