Nouvelle arrivée à Kaboul d'Afghans expulsés d'Allemagne

Un groupe de dix-huit réfugiés afghans expulsés d’Allemagne est arrivé jeudi à Kaboul, au lendemain de l’adoption par le gouvernement allemand d’un projet de loi visant à accélérer les expulsions, ont indiqué des responsables. Les dix-huit hommes, jeunes pour la plupart, sont arrivés en provenance de Munich à l’aéroport de Kaboul peu avant 07H30 locales jeudi, a annoncé à l’AFP le chef de la police aéroportuaire Taimoor Shah Hamidi. Un responsable de l’aéroport a également confirmé cette information à l’AFP, affirmant qu’un “homme âgé” se trouvait parmi eux.

C’est le troisième vol de rapatriement de réfugiés afghans au départ de l’Allemagne depuis le début du mois de décembre, aux termes de l’accord signé à l’automne entre leur gouvernent et l’Union européenne. Près de 80 réfugiés afghans sont ainsi rentrés: il s’agit d’hommes, généralement jeunes, déboutés de leur demande d’asile et ayant épuisé tous les recours.

Des milliers d’autres devraient suivre: l’Allemagne est déterminée à accélérer le processus d’expulsion suite à l’attentat de Berlin en décembre (12 morts), commis par un migrant tunisien débouté du droit d’asile. Le projet de loi est cependant controversé s’agissant des expulsions d’Afghans, deuxième groupe de demandeurs d’asile en importance en Allemagne après les Syriens.

Cinq Etats régionaux allemands sur 16 ont décidé de suspendre ces renvois, arguant du danger persistant en Afghanistan où plus de 11.500 civils ont été tués ou blessés en 2016 selon l’ONU.

Entre 300 et 400 personnes ont manifesté mercredi soir à l’aéroport de Munich pour s’opposer à ces expulsions vers un pays dangereux.

Début février, un jeune homme de 23 ans expulsé d’Allemagne deux semaines auparavant a été blessé dans un attentat à Kaboul qui a fait 20 morts et 41 blessés.

L’Afghanistan est rongé par l’insécurité, la pauvreté et le chômage, débordé par l’afflux de réfugiés rapatriés du Pakistan, d’Iran et d’Europe (plus de 700.000 en 2016) et par les centaines de milliers de déplacés qui fuient les combats.