Mylan: les syndicats parlent de "rupture du dialogue social" et annoncent des actions

Le front commun syndical (CNE, LBC, CGSLB, Setca) des implantations belges du groupe pharmaceutique Mylan, qui avait annoncé une restructuration en décembre dernier, parle dimanche soir d’une rupture du dialogue social et de la confiance dans les échanges avec la direction. Evoquant l’incompréhension du personnel quant à l’attitude de la direction, accusée d’avoir notamment relayé de fausses informations, les syndicats annoncent que les travailleurs ont “marqué leur soutien aux revendications de leurs représentants”, dimanche, et “entameront des actions dès la semaine prochaine”, peut-on lire dans un communiqué de la CNE (Centrale nationale des employés, CSC). Le front commun a donc quitté la table des négociations avec la direction, et attend des garanties d’un “dialogue social constructif”, ainsi que “de l’ouverture” pour y retourner.
La restructuration au sein de l’entreprise avait été annoncée en décembre, quelques mois après la finalisation de l’acquisition par Mylan de son concurrent suédois Meda, qui distribuait déjà en Europe l’EpiPen, un stylo-injecteur d’adrénaline qui est le produit phare de Mylan. Initialement, 42 emplois étaient visés dans les filiales belges, à Bruxelles, Hoeilaart et Wavre.
Mais, selon la CNE, les licenciements évoqués par la direction lors des échanges avec les représentants du personnel sont ensuite passés “à 38 et maintenant à 30”, à condition qu’ils “puissent commencer le 1er mars”. L’organisation syndicale regrette cette “épée de Damoclès” qui “est au-dessus de la tête des travailleurs quant au nombre de travailleurs qui seront licenciés”. “Le même chantage s’applique aussi pour le montant des indemnités supposées amortir la casse sociale”, dénonce-t-elle. Elle reproche par ailleurs à la direction d’avoir tenu jeudi (le 26) “une réunion obligatoire” pour les travailleurs, “pour leur communiquer des fausses informations sur la procédure en cours, des propositions n’ayant jamais été discutées lors des négociations, et ce alors que des dates de rencontres étaient inscrites à l’agenda pour la semaine à venir”.