Mostra de Venise: Mel Gibson présente sa définition du héros

La star Mel Gibson est venue donner à la Mostra de Venise sa définition de l’héroïsme en présentant son dernier film comme réalisateur, “Hacksaw Ridge”, l’histoire vraie du premier objecteur de conscience médaillé de l’armée américaine. “Un homme qui se refuse à porter une arme et à tuer pendant une guerre accomplit une noble cause”, a déclaré en conférence de presse dimanche Mel Gibson, barbe blanche et cheveux coupés en brosse, dont le film est présenté hors compétition à Mostra. “Il est bien triste de voir tant de vétérans du Vietnam se suicider alors que cette guerre a déjà fait tant de victimes”, a ajouté l’acteur de 60 ans, faisant référence aux dizaines de milliers de vétérans américains qui ont mis fin à leurs jours après le conflit. L’inoubliable héros de la saga Mad Max a dit vouloir, à travers son film “rendre hommage et honorer les soldats”.

“Hacksaw Ridge” raconte l’incroyable destin de Desmond Doss (1919-2006), Caporal de l’US Army pendant la Seconde Guerre mondiale qui fut décoré de la médaille de l’honneur de l’armée des Etats-Unis alors qu’il était objecteur de conscience et ne portait jamais d’arme. Au cours de la bataille d’Okinawa, sur l’imprenable falaise de Maeda, il sauvera des dizaines de vies, seul sous le feu de l’ennemi, en ramenant un à un les blessés du champ de bataille.
Desmond Doss est campé par Andrew Garfield, héros du dernier “Amazing Spider-Man”, signé Marc Weeb (2012).

– ‘Vrais héros’ –
L’acteur de 33 ans était en compétition à Venise il y a deux ans avec “99 homes”, de Ramin Bahrani. “Les vrais héros ne portent pas de Lycra (Sandex en anglais)”, a lancé ironiquement Mel Gibson, faisant allusion à la combinaison moulante de Spider-Man, portée quatre ans plus tôt par son jeune acteur. “Cela m’intéressait de raconter l’histoire d’un homme qui mène son propre combat au milieu d’un enfer sur terre et qui, armé de sa seule foi, accomplit des choses extraordinaires”, a ajouté le cinéaste qui poursuit son travail sur la spiritualité dix ans après “Apocalypto” et douze ans après “La Passion du Christ”.

Abondant dans son sens, Andrew Garfield a admis que le rôle de Desmond Doss était bien plus inspirant que celui de l’homme araignée… “Mel (Gibson) vous accompagne dans les scènes, c’est plus fort que lui. Il est très protecteur, il a un magnifique instinct maternel”, a-t-il plaisanté. Desmond Doss “sait, au fond de lui, qu’il n’est pas fait pour prendre la vie d’autrui, il veut servir une cause plus grande que lui et trouve sa propre voie pour y parvenir. Chacun de nous peut apprendre de lui”, a ajouté l’acteur qui partage l’affiche avec l’Australienne Teresa Palmer. “C’est impressionnant d’imaginer que cet homme aussi frêle que moi a été capable de porter sur ses épaules des hommes de la carrure de Mel, pas une seule fois mais au moins 75 fois, comme s’il était aidé par une force divine”, a-t-il poursuivi.

“J’ai un frère médecin à Londres, qui s’occupe de sa famille, de ses trois enfants, de ses patients, il ne donne pas de conférences de presse, il ne cherche pas à être un héros mais il fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire le bien. Desmond Doss était comme cela”, a conclu l’acteur.