Mort de l'écrivain québécois Réjean Ducharme, auteur mythique de "L'avalée des avalés"

L’écrivain québécois Réjean Ducharme, auteur mythique du roman “L’avalée des avalés”, qui a toujours refusé d’apparaître dans les médias, est décédé lundi à Montréal à 76 ans, a annoncé mardi à Paris son éditeur, les Éditions Gallimard. “La parution de ‘L’avalée des avalés’ en octobre 1966, a fait l’effet d’une bombe, au Québec et plus encore à Paris”, rappelle Gallimard dans un communiqué. “Un jeune Québécois qui n’a jamais rien publié, inconnu de tous, entre dans la prestigieuse collection ‘Blanche'” et “est aussitôt en lice pour le prix Goncourt !”.
Le retentissement au Québec est d’autant plus grand qu’un éditeur local avait refusé le manuscrit.
Le refus de Ducharme de tout contact avec le monde extérieur déclenche “une saga unique dans l’histoire littéraire du Québec qui voit certains critiques jusqu’à dénier à l’auteur la paternité de son oeuvre”, souligne Gallimard.
Outre “L’avalée des avalés”, Réjean Ducharme est l’auteur de nombreux romans, dont “Le nez qui voque” (Gallimard, 1967), “L’Océantume” (Gallimard, 1968), “La fille de Christophe Colomb” (Gallimard, 1969), “L’hiver de force” (Gallimard, 1973), “Dévadé” (Gallimard, 1990), “Va savoir” (Gallimard, 1994), et “Gros Mots” (Gallimard, 1999).
Il a également écrit quatre pièces de théâtre et des chansons pour Robert Charlebois et Pauline Julien, mais toujours en conservant l’anonymat.
Robert Charlebois a rendu hommage à son vieil ami sur sa page Facebook: “Le silence est d’or. Dors Réjean, dors. Depuis que ta plume s’est envolée, on n’a plus de mots à piétiner dans l’avalée des avalés”.
Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a salué sur son compte Twitter “un géant de la littérature” et une oeuvre “immense”, tandis que Denis Coderre, maire de Montréal, parlait d’une “lourde perte pour la culture québécoise”.