Mode à Milan: princesses d'hier et d'aujourd'hui de Dolce & Gabbana

Parées de robes étincelantes ou d’ensembles plus minimalistes, les femmes ont été transformées en princesses lors de la présentation de Dolce & Gabbana, en ce cinquième jour des défilés milanais de prêt-à-porter féminin pour l’hiver prochain. Devant de lourdes grilles, un féérique carrosse doré côtoie un berceau et un balai oublié. La lune brille dans le ciel étoilé, tandis que les aiguilles d’une grande horloge se mettent à tourner à toute allure. Le décor est planté. Ne manque plus qu’un coup de tonnerre et le conte peut commencer.
Dolce & Gabbana veut nous plonger dans un joli conte de fée où tout scintille. La lueur des candélabres, qui illuminent la salle de bal, resplendit sur parures strassées et vêtements chatoyants.
Une robe est recouverte de fragments de miroirs dorés. Un manteau en or est entièrement recouvert de minuscules fils en lurex, tout comme des robes dans des tons rose ou bleu. Ça, c’est pour le côté princesse. Côté Cendrillon, les robes sont plus simples, en flanelle de laine noire.
De petits traits blancs y dessinent bords et structure du vêtement à la manière des coups de craie ou des coutures en fil à bâtir utilisés par les couturières sur leur patron.
Le prince charmant est naturellement lui aussi de la partie avec manteaux queue de pie, vestes de Hussard aux brandebourgs dorés et pantalons à galon rouge.
Ici et là, des motifs brodés ou imprimés rappellent le monde enchanté des fables, tels que souris, chats, oiseaux, lustres, bougies et autres clés dorées.
La plupart des tenues sont associées à une collerette amovible en dentelles et perles, tandis qu’un ruban recouvert de pierres précieuses, noué sur la tête, joue les diadèmes.

Même noeuds et rubans virevoltants chez Marni, où Consuelo Castiglioni propose des ” princesses ” plus contemporaines. Ici, en effet, les volumineuses manches bouffantes sculptent le bas du bras, et non les épaules, et sont toutes amovibles, retenues par de gros boutons ronds et plats ou par des rubans.
La collection est comme toujours graphique et épurée avec des capes et tuniques allongées derrière et raccourcies sur le devant dans un arrondi dévoilant le ventre. Même procédé pour jupes et robes laissant voir les jambes par une fente ovale.
Mais des détails un brin baroques viennent casser ce rythme linéaire, tels ces motifs Arlequin, les disques en plastique translucide colorés qui décorent comme des écailles luisantes le haut d’un ensemble en coton blanc. Ou encore ces imprimés et taches vernies ou en velours dévoré rappelant le papier marbré vénitien.

De gros boutons cerclés égayent aussi les tenues de Salvatore Ferragamo, qui s’amusent à mixer allègrement géométries (rayures, carrés, zigzags) et toute la palette de l’arc-en-ciel. Sa garde-robe est composée de robes en maille finement plissées alternant blocs de couleurs ou construites à partir de bandes de tissus aux bords en dents de scie chacune d’une teinte différente.
Ce principe de montage en “pétales” est repris dans des robes-manteaux, dont les longues bandes noires sont assemblées cette fois par des zips dorés, permettant, au fur et à mesure qu’ils s’ouvrent, de dévoiler une partie du corps… ou de décomposer carrément le vêtement comme on effeuille une fleur !

Le cercle, encore lui, est le leitmotiv de la collection de la jeune marque MSGM, dessinée par Massimo Giorgetti, qui décline le pois dans toutes les tailles et matières. D’énormes pois rouges jouent les hublots dans un manteau blanc, une fourrure et une doudoune over-size noire. Plus petits, ils bondissent sur une jupe en tulle blanc. En gros disques-écailles, ils donnent du volume à une robe sans manche ou à un gilet à enfiler sur une classique chemise d’homme rayée.
Sous forme de miroirs, ils enrichissent un couvre-épaule et apparaissent aussi en micro-pois sur chemisiers et jupes.

Lundi sera le tour notamment de Dsquared2, Giorgio Armani, Vivetta et Arthur Arbesser.