Merkel interpelle Poutine sur le sort des homosexuels en Tchétchénie

La chancelière allemande Angela Merkel a demandé mardi à Vladimir Poutine d’user de son “influence” pour que les homosexuels soient respectés en Tchétchénie, où de nombreux cas de torture ou d’arrestations ont été rapportés. “J’ai aussi parlé de ce rapport très négatif sur ce qui arrive aux homosexuels en Tchétchénie et j’ai demandé au président qu’il use de son influence pour que les droits des minorités soient préservés”, a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse commune avec M. Poutine à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Lors de sa prise de parole, le président russe n’a pas évoqué cette discussion ni le sort réservé aux homosexuels en Tchétchénie, une république du Caucase russe.

Fin mars, une enquête du journal indépendant Novaïa Gazeta a révélé que les homosexuels sont devenus la cible des autorités en Tchétchénie, société conservatrice où l’homosexualité, considérée comme un tabou, est un crime passible de mort dans la majorité des familles. Selon le journal, les autorités locales ont arrêté plus de 100 homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour “laver leur honneur”. Des homosexuels tchétchènes ayant fui à Moscou ont affirmé à l’AFP avoir été battus et détenus “dans une prison non-officielle”.

Ces révélations n’ont pas fait réagir le gouvernement russe. Après une rencontre entre Vladimir Poutine et le président tchétchène Ramzan Kadyrov, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait simplement affirmé le 20 avril qu'”il n’y a jusqu’à présent aucune confirmation concrète” de telles persécutions. Lundi, au moins 17 militants pour les droits de la communauté LGBT ont été arrêtés à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, alors qu’ils manifestaient contre la persécution d’homosexuels en Tchétchénie.