Marine Le Pen exhorte la gauche radicale à "faire barrage" à Macron

La candidate d’extrême droite Marine Le Pen a appelé vendredi les électeurs de la gauche radicale à “faire barrage” à son rival centriste Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle en France, un appel qualifié de “petites manoeuvres” par le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. M. Mélenchon, candidat de la “France insoumise” arrivé quatrième au premier tour du scrutin avec plus de 19% des voix, a refusé de donner une consigne de vote à ses partisans.

Nombre d’entre eux veulent s’abstenir le 7 mai au motif qu’ils refusent de choisir “entre la peste et le choléra”, une candidate d’extrême droite et un candidat au projet jugé trop libéral.

Marine Le Pen, qui mène une campagne agressive entre les deux tours pour tenter d’élargir son socle électoral, s’est adressée dans une vidéo sur Twitter aux électeurs situés à l’opposé de son spectre politique.

“Je m’adresse à ces électeurs de La France insoumise pour leur dire qu’aujourd’hui il faut faire barrage à Emmanuel Macron” car “son projet est aux antipodes de celui qu’ils ont soutenu durant la campagne du premier tour”, a déclaré la candidate du Front national.

“Qu’on ne s’y méprenne pas, le candidat des +insoumis+ et moi-même avons des relations politiques pour le moins sportives et des désaccords sur des sujets de fond”, glisse Mme Le Pen en souriant, dans cette vidéo de près de quatre minutes.

Mais “c’est l’essentiel qui est aujourd’hui en jeu. Mettons les querelles et les divergences de côté. Nous aurons l’occasion après l’élection de reprendre les discussions sur les sujets de fond”, plaide la candidate.

Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Economie du gouvernement socialiste aujourd’hui positionné au centre, est “partisan du libre échange généralisé”, a-t-elle accusé.

Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, a aussitôt réagi: “Il ne faut pas être piégé par son parler fourbe. C’est des petites manoeuvres électorales, ce n’est pas très digne”. Un autre porte-parole du tribun de la gauche radicale, a également rejeté cet appel. “Ma réponse: la première marque de l’insoumission, c’est de refuser le fascisme. No pasaran ! (…)”, a-t-il écrit sur Twitter.