Manifestation à Tunis contre un retour des jihadistes tunisiens

Des centaines de Tunisiens ont protesté samedi devant le Parlement à Tunis contre un éventuel retour au pays de leurs compatriotes jihadistes. La Tunisie compte plus de 5.000 ressortissants dans les rangs d’organisations jihadistes à l’étranger, notamment en Irak, Syrie ou encore en Libye, selon le groupe de travail de l’ONU sur l’utilisation de mercenaires, et leur retour au pays suscite de grandes craintes.
A l’appel d’un collectif comprenant notamment des organisations non-gouvernementales, la manifestation a rassemblé quelque 1.500 personnes, selon les organisateurs.
Ce rassemblement intervient quelques semaines après des propos du président tunisien Béji Caïd Essebsi au sujet des jihadistes.
“Nombre d’entre eux veulent rentrer, on ne peut pas empêcher un Tunisien de revenir dans son pays (…) Mais évidemment (…) nous allons être vigilants. Nous n’allons pas les mettre tous en prison, parce que si nous le faisons nous n’aurons pas assez de prisons, mais nous prenons les dispositions nécessaires pour qu’ils soient neutralisés. Nous les surveillons”, avait-t-il ajouté.
Après des critiques dans la presse tunisienne et sur les réseaux sociaux, M. Essebsi avait précisé son propos, assurant que les autorités ne feraient pas preuve d’indulgence et que la loi antiterroriste serait appliquée.
“Non à la repentance! Non à la liberté pour les groupes terroristes”, ont scandé samedi les protestataires, dont certains clamaient également des slogans contre Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha membre de la coalition gouvernementale, qui avait soutenu l’idée de “repentance” pour les jihadistes tunisiens qui voudraient rentrer chez eux, à la condition qu’ils abandonnent la violence.
La manifestation de samedi intervient également moins d’une semaine après l’attentat sur un marché de Noël à Berlin qui a fait 12 morts et dont l’auteur présumé est un Tunisien de 24 ans qui devait être expulsé d’Allemagne.
Trois jihadistes présumés liés au suspect tunisien ont été arrêtés vendredi, a annoncé samedi le ministère tunisien de l’Intérieur sans toutefois mentionner s’ils avaient un lien avec l’attaque.
Vendredi soir, le ministre tunisien de l’Intérieur avait indiqué que 800 Tunisiens ayant rejoint une organisation extrémiste étaient rentrés en Tunisie.

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24 décembre 2016 - 21h05