Malta Files – La famille Erdogan, propriétaire d'un pétrolier

La famille du président turc Recep Tayyip Erdogan serait propriétaire d’un bateau pétrolier ayant coûté 20 millions de dollars, révèle vendredi Le Soir. Le journal fait partie des journaux du réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC) qui ont révélé les “Malta Files”, fruits d’une enquête sur “les coulisses du paradis fiscal” maltais, Par l’entremise de sociétés offshore sur l’île de Man et à Malte, le clan Erdogan possède en effet un pétrolier d’une valeur d’environ 20 millions de dollars baptisé l’Agdash. Une opération rendue possible grâce à un montage financier impliquant l’homme d’affaires turc, Sitki Ayan, un milliardaire propriétaire du groupe de transport Palmali, le turco-azeri Mubariz Mansimov, et une société de l’île de Man appelée Bumerz Limited (du nom de ses principaux propriétaires ¿ Burak Erdogan, le fils du Président, Mustafa Erdogan, son frère, et Ziya Ilgen, son beau-frère).
Mansimov a commandé la construction de l’Agdash en 2007, livré la même année. La famille Erdogan, via Burmetz devint en 2008 l’unique actionnaire de la société maltaise Pal Shipping Trader One et de son unique bateau dont la valeur était alors d’environ 25 millions de dollars.
Toutefois, la famille Erdogan n’a jamais remboursé le moindre centime d’un prêt de 18,4 millions de dollars à cet effet car dans un autre contrat conclu le même jour et courant sur sept ans, Mansimov s’est engagé à assumer l’entièreté du prêt au nom des Erdogan. “Plusieurs éléments laissent à penser qu’après cette transaction, Mansimov a bénéficié des faveurs du gouvernement turc, son commerce et ses affaires dans le pays prospérant sensiblement dès l’année 2008”, indique Le Soir.
Les sept millions de dollars restant ont, pour une raison inconnue, été payés par un ami proche de la famille Erdogan, Sitki Ayan.
A l’heure actuelle, Mansimov est toujours le locataire du tanker. En octobre 2015, à l’issue du remboursement de l’emprunt bancaire, il a prolongé de cinq ans l’accord qui avait été conclu avec Bumerz.
Les parties concernées ont été contactées par EIC mais pas une seule n’a souhaité répondre.