Mali: le chef militaire de l'ex-rébellion tué par l'explosion d'une mine

Le chef militaire de l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali, Cheikh Ag Aoussa, a été tué samedi par l’explosion d’une mine à Kidal, dans le nord-est du pays, a-t-on appris de sources concordantes. Cheikh Ag Aoussa quittait le bureau de la Mission de l’ONU (Minusma), “où il a assisté à une réunion, quand en rentrant chez lui, il a été accidentellement tué. Sa voiture a sauté sur une mine, et il est mort sur le coup”, a déclaré à l’AFP une source militaire africaine au sein de la Minusma.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), qui contrôle Kidal, a confirmé l’information et réclamé “une enquête indépendante”.
“Nous demandons une enquête indépendante, parce que parmi les thèses, il y a celle de l’attentat et de la voiture piégée”, a déclaré à l’AFP Mohamed Ag Oussène, membre de la CMA.
Selon un élu de la ville, “Cheikh Ag Aoussa a été tué à Kidal par une mine”.
Touareg de la tribu des Ifoghas, Cheikh Ag Aoussa, numéro deux du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), était considéré comme “un faucon” de la rébellion.
Des combats meurtriers pour le contrôle de Kidal ont opposé en juillet, août et septembre la CMA au Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental).
C es hostilités entre groupes pourtant tous signataires de l’accord de paix de mai-juin 2015 suscitent l’inquiétude de la communauté internationale, qui a agité à plusieurs reprises ces dernières semaines la menace de “sanctions ciblées contre ceux qui entraveraient la mise en oeuvre de l’accord”.
Au déclenchement de la rébellion de 2012, Cheikh Ag Aoussa faisait partie du groupe Djihadiste Ansar Dine, dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly dont il était le bras droit.
Mais en 2013, tout juste après l’intervention française de janvier de cette année-là, les routes des deux hommes s’écartent et il rejoint le Mouvement islamique de l’Azawad, qui deviendra en mai 2014 le HCUA.