Lutgen n'entend pas conclure des accords avec le PTB

Le président du cdH, Benoît Lutgen, a exclu lundi de conclure un jour des accords avec le PTB. Il n’a pas mâché ses mots, affirmant n’éprouver pas plus de sympathie pour ce parti que pour l’extrême-droite. “Passer des accords avec le PTB? C’est clairement non. Même si l’on a été plus touché dans notre histoire par l’extrême-droite, je n’ai pas plus de sympathie pour l’extrême-gauche radicale avec toutes les dérives qu’elle peut représenter”, a-t-il déclaré sur les ondes de La Première.

Le parti de gauche radicale, aux racines maoïstes, connaît un essor fulgurant dans les enquêtes d’opinion et a pris la deuxième place en Wallonie selon un sondage récent. “Il nous reste un an et demi, deux ans pour que cette formation extrême et radicale, d’extrême-gauche, marxiste, ne traduise pas cette tendance dans les urnes parce que ça nous conduirait à la catastrophe sur le plan économique, notamment en Wallonie”, a souligné M. Lutgen.

Le PTB a sèchement répondu au cdH. “Je ne reproche pas à M. Lutgen l’Inquisition. Nous l’avons déjà dit clairement: nous voulons un socialisme 2.0, un socialisme qui sort du capitalisme mondialisé en ne reproduisant pas les erreurs du passé”, a répondu le député Raoul Hedebouw, interrogé par Belga.

“J’espère que l’on pourra ouvrir un vrai débat sur l’avenir de notre société. Cela fait des décennies que le cdH est au pouvoir et le moins que l’on puisse dire c’est que ses vieilles recettes ne font pas des flammes sur le plan économique. Il est temps de changer le modèle”, a-t-il ajouté.

En attendant, les propos de M. Lutgen ont réjoui le MR. Le député Denis Ducarme avait appelé en décembre à un “cordon sanitaire” autour du PTB comme le font les partis démocratiques autour de l’extrême-droite. “Benoit Lutgen rejoint le MR sur le cordon sanitaire? ! Pas d’alliance avec l’extrême droite ou PTB! Quid du PS? “, a-t-il lancé sur twitter. Le président des centristes francophones a toutefois insisté sur le respect des engagements. Le cdH avait indiqué avant les élections qu’il n’irait pas au pouvoir avec la N-VA, une parole qu’il a respectée, a-t-il fait remarquer aux libéraux.

Du côté du PS, l’on ne souhaitait pas faire de commentaire. “Les coalitions, c’est pour après les élections. D’abord, la parole aux citoyens”, a-t-on dit au siège du parti.