L'Union doit se réformer ou fera face à un risque de "Frexit"

Emmanuel Macron, candidat au second tour de l’élection présidentielle française dimanche, a souligné dans un entretien diffusé lundi par la BBC la nécessité pour l’Union européenne de procéder à des réformes structurelles. Considérant que laisser l’Union fonctionner comme c’est le cas actuellement constituerait une “trahison”, le leader d’En Marche! met en garde contre le risque de “Frexit” (sortie de la France de l’UE). “Je suis proeuropéen, j’ai constamment défendu lors de ces élections l’idée européenne et les politiques européennes, parce que j’estime que c’est extrêmement important pour le peuple français et pour la place de notre pays dans la mondialisation”, a déclaré M. Macron à la BBC. “Mais en même temps, nous devons faire face à la situation, écouter notre peuple et entendre sa colère, son impatience. Les dysfonctionnements de l’Union ne sont plus tenables.”

“Je considérerai donc que mon mandat (…) aura également pour objectif de réformer l’Union européenne et notre projet européen”, poursuit le prétendant à l’Elysée, qui argue que ne rien changer s’assimilerait à une forme de “trahison”. “Le jour d’après, nous aurons un ‘Frexit’ ou le retour du Front National”,

Le centriste sera opposé dimanche à la présidente en congé du parti d’extrême droite Front National. L’ancien ministre de l’Economie dispose d’un avantage de quelque 20 points sur sa rivale selon les sondages, mais cette dernière est plus populaire dans les régions rurales et les anciens bassins industriels, où son discours contre l’immigration et l’Union européenne reçoit un certain écho. M. Macron semble faire un appel du pied à cet électorat avec ces déclarations. Il pourrait également tenter d’apaiser les craintes britanniques s’il est élu alors que s’amorceront prochainement les négociations sur le “Brexit” entre Londres et Bruxelles.

Une des promesses de campagne phares de Marine Le Pen est la tenue d’un référendum sur la sortie de l’Union, mais sa récente alliance avec le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a jeté le doute sur ses intentions.