L'Unesco se réunit à Istanbul sur le patrimoine: la culture contre le terrorisme

L’Unesco a ouvert dimanche soir sa 40e session à Istanbul, ville encore récemment meurtrie par le terrorisme, et a appelé la communauté internationale à apporter “une réponse forte” aux extrémismes en se mobilisant pour la préservation du patrimoine et de la culture. L’Unesco se réunit pour 10 jours pour réviser sa liste du patrimoine mondial de l’humanité, dans une métropole turque désertée par les touristes après un nouvel attentat qui a fait 47 morts fin juin, à l’aéroport d’Atatürk.
Exprimant “la profonde sympathie” et “les condoléances” de l’Unesco au peuple turc, Irina Bokova, la directrice générale de l’agence onusienne, a expliqué lors de son discours d’ouverture que “la réponse (de la communauté internationale) doit être forte” face “aux extrémismes violents qui ciblent et manipulent la culture, et alimentent la peur”.
“Nous appartenons à la même famille et c’est précisément ce que les extrémistes veulent détruire”, a dit Mme Bokova, évoquant non seulement les pertes de vies humaines mais aussi les destructions des sites culturels de Palmyre ou d’Alep en Syrie ou de Mossoul en Irak.
Au cours de la session de l’Unesco, 29 sites du monde entier espèrent faire leur entrée sur la liste du patrimoine, qui comprend 1.031 sites de 163 pays. Le choix final reviendra au Comité du patrimoine, composé de 21 pays élus pour six ans.
Lors de cette session qui s’achèvera le 20 juillet, le Comité mondial de l’Unesco doit aussi réviser la liste des sites “en péril”, au nombre de 48 à ce jour.
Retoquée en 2009 et 2011, la candidature d’oeuvres de l’architecte franco-suisse Le Corbusier revient remaniée avec, cette fois, un avis positif du comité d’experts chargé d’évaluer les projets.
Le dossier, porté par la France, regroupe 17 sites choisis dans sept pays (France, Suisse, Belgique, Allemagne, Argentine, Japon, Inde) pour montrer la dimension planétaire de l’oeuvre de Charles-Edouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier (1887-1965).
Est également en lice le Brésilien Oscar Niemeyer (1907-2012), père de la capitale Brasilia. Son pays propose d’inscrire sur la liste du patrimoine mondial l’ensemble moderne de Pampulha, un centre de loisirs conçu en 1940 autour d’un lac artificiel à Belo Horizonte.
Plusieurs dossiers sont liés à la préhistoire: la réserve de Mistaken Point (Canada), avec ses fossiles de plus de 560 millions d’années, les sites d’art rupestre de Zuojiang Huashan (Chine) qui datent du 5e siècle avant JC, les dolmens d’Antequera (Espagne)…
Des sites naturels sont également en lice (désert de Lout en Iran, archipel de Revillagigedo au Mexique, la chaîne des Puys en France…). Quant à la liste des sites en péril, sept sites pourraient y être ajoutés.

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10 juillet 2016 - 19h40