Lulu Gainsbourg là où on ne l'attendait pas, au Montreux Jazz Festival de Tokyo

Il a grandi avec les dessins animés et jeux vidéo japonais et accepterait volontiers une collaboration avec un artiste nippon: Lulu Gainsbourg est à Tokyo cette semaine pour un concert exceptionnel lors de l’édition locale du Festival de Jazz de Montreux, avant l’enregistrement de son prochain album. “Je suis content de revenir”, dit Lulu, plutôt détendu au cours d’un entretien avec l’AFP dans un bar de grand hôtel du coeur de la capitale qu’il visite pour la cinquième fois. “J’avais fait six concerts en 2012 à Tokyo et Osaka, mais le premier séjour remonte à 2009 avec ma mère (Bambou), un de mes plus beaux voyages”, raconte-t-il. Le public japonais est toujours vu par les artistes étrangers comme très discipliné, “les spectateurs ne crient pas, même quand ils aiment une chanson, et c’est déstabilisant au premier abord, mais après on comprend”, concède Lulu Gainsbourg, conscient du fait que s’il attire des Japonais c’est aussi grâce à son nom et à l’icône que fut son père Serge.

“J’aimerais qu’ils me voient non seulement comme le fils de Gainsbourg, ce dont je suis fier, mais aussi comme un artiste qui a des choses à dire”, ce que d’aucuns ont d’ailleurs déjà remarqué. “Un ami m’a dit que feu Serge Gainsbourg avait un fils artiste remarquable et cela a été le détonateur pour le faire venir ici, car outre l’influence de son père, la musique de Lulu donne aussi des sensations nouvelles que je voudrais faire connaître”, confie le mécène Hiroshi Yamamoto, un célèbre coiffeur-styliste de Tokyo qui lui a aussi organisé une “soirée spéciale” dans la capitale. Lulu Gainsbourg est cette année un des artistes de l’édition de Tokyo du Festival de Jazz de Montreux, qui rencontre généralement un vif succès dans un pays d’amateurs du genre.
“Mes influences sont plutôt dans les décennies 1960, 1970, mais je suis très ouvert et j’ai découvert le jazz il y a une dizaine d’années avec Jaco Pastorius ou Herbie Hancok”.

Y prennent part également d’autres artistes étrangers comme le Brésilien Caetano Veloso, le DJ Derrick May ou l’as des mix Gilles Peterson et ses “incroyables sons”, ainsi que des chanteurs et musiciens japonais. Au programme, des adaptations de chansons de son père (un des rares artistes francophones repris et traduit au Japon), mais aussi ses propres créations tirées de son album Lady Luck. Ara Starck, fille du designer Philippe Starck également célèbre au Japon, sera aussi de la partie pour deux titres en duo.

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07 octobre 2016 - 11h50