L'UE d'après-Brexit doit s'attaquer aux problèmes concrets

Après le choc du Brexit, l’UE doit s’attaquer d’urgence aux problèmes concrets et non pas se lancer dans de grandes visions d’avenir si elle veut regagner la confiance des peuples européens, a averti dimanche le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaeuble. Plutôt que de se mettre à débattre de changements dans les traités ou de réformes institutionnelles, il faut réussir à progresser rapidement sur la crise des réfugiés, le chômage des jeunes et autres problèmes concrets, a déclaré M. Schaeuble au journal Welt am Sonntag.
“Ce n’est pas un bon moment pour les grandes visions”, estime le ministre de 73 ans, connu depuis longtemps pour son soutien passionné au projet européen, et qui s’est dit abasourdi par la décision britannique de quitter l’Union européenne.
“La situation est tellement grave qu’il faut arrêter de jouer les habituels jeux de l’Europe et de Bruxelles. L’UE est face à un test crucial, peut-être le plus important de son histoire”.
“En principe, je suis favorable à plus d’intégration en Europe”, a-t-il ajouté. “Mais ce n’est pas le moment. Face à une démagogie et à un euro-scepticisme de plus en plus répandus, l’Europe ne peut tout simplement pas continuer comme avant”.
Alors que des voix dans d’autres pays européens appellent également à une sortie de l’Union, l’UE doit “éviter la conflagration et non pas continuer avec sa rhétorique habituelle”.
Ces commentaires viennent après des appels de certains dirigeants européens à une plus grand intégration, en réponse au vote des Britanniques.
L’UE, a encore déclaré M. Schaeuble, doit absolument obtenir “vite et de façon pragmatique” des résultats sur des problèmes allant de la politique commune en matière d’énergie à la formation à l’emploi pour les jeunes, en passant par une harmonisation des achats d’armement.
“Il y a tellement à faire. Le temps des sermons politiques sur l’Europe est passé. Il faut agir, et non se contenter de grands mots, et prouver aux citoyens européens que l’Europe fait une différence”.