L'organisation ETA confirme son désarmement le 8 avril

L’organisation séparatiste basque espagnole ETA a confirmé son désarmement samedi, après des décennies de violences ayant coûté la vie à plus de 800 personnes, dans une lettre publiée jeudi soir peu avant minuit par la BBC. “Le ‘jour du désarmement’ est demain”, indique ETA dans une lettre publiée en anglais et en espagnol et datée du 7 avril, appelant à un rassemblement à Bayonne, dans le sud-ouest de la France.
Samedi à Bayonne, l’organisation doit remettre à la justice française des informations permettant la géolocalisation des caches d’armes, via des “artisans de la paix” issus de la société civile. Mais le scénario de cette restitution reste flou, des proches des nationalistes basques se contentant d’indiquer: “des négociations sont engagées avec les autorités françaises”. Les “opérations sécurisées de désarmement se dérouleront en dehors de Bayonne, effectuées de façon à garantir qu’il soit total, vérifiable et vérifié”, ont assuré des sources proches des nationalistes basques.
L’organisation, née en 1959 dans la lutte contre le franquisme, a renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après plus de 40 ans de violences au nom de l’indépendance du Pays Basque et de la Navarre. Mais elle refusait depuis son désarmement et sa dissolution exigés par Madrid et Paris, réclamant une négociation sur ses membres détenus (environ 360, dont 75 en France).
Si le “désarmement total” promis a lieu, il tournerait une page historique pour les deux pays. Le 17 mars, le militant écologiste basque français Txetx Etcheverry avait daté le désarmement au 8 avril. Le président régional basque espagnol Inigo Urkullu avait ensuite confirmé que son gouvernement était “directement informé” de ces intentions et qu’il accordait “une crédibilité” à l’annonce.
Les armes de Euskadi Ta Askatasuna (E.T.A., Pays Basque et Liberté), environ 130 armes de poing et deux tonnes d’explosifs, seraient essentiellement en France, selon des experts de la lutte antiterroriste. Des sources antiterroristes estiment que l’ETA ne compte actuellement plus qu’une “trentaine de membres” dans la clandestinité.

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07 avril 2017 - 03h40