L'opposant russe Navalny fait le buzz après une attaque au colorant vert

Alexeï Navalny, figure de prouve de l’opposition russe, a été la cible lundi d’une attaque au colorant vert par un inconnu alors qu’il faisait une apparition publique à Barnaul, en Sibérie, où il ouvrait un nouveau bureau pour son parti en vue de la campagne pour l’élection présidentielle russe en 2018. Le juriste et blogueur anticorruption a été aspergé d’un antiseptique de couleur verte, “zelyonka”, l’équivalent du mercurochrome en Russie. L’évènement a rapidement créé le buzz sur la toile: ses partisans se sont colorés le visage en soutien à l’opposant. L’opposant au Kremlin a d’abord pris peur, pensant à une attaque à l’acide, puis, en réalisant qu’il s’agissait de l’antiseptique vert, a rapidement enchaîné avec humour en se comparant sur les réseaux sociaux aux personnages d’Avatar, Shrek ou encore au Masque.

“Peut-être qu’au Kremlin, ils croient que je ne ferai pas de vidéos avec le visage vert, mais je n’hésiterai pas à les faire. Parce que davantage de gens les regarderont. Cela ne m’arrêtera pas”, s’est-il exprimé sur son blog à la suite de l’attaque.

Un pari qui a été immédiatement suivi par des milliers d’internautes, dont la femme de son frère derrière les barreaux actuellement, Oleg Navalny, qui pose avec son fils le visage vert sur Instagram “en solidarité” avec son beau-frère. Le journaliste Nikolaï Danilov a été interpellé par la police sur la place Rouge à Moscou, alors qu’il y déambulait le visage couvert de peinture verte.

Ses détracteurs n’ont pas hésité à moquer le blogueur à leur tour. Le président tchétchène et fidèle du Kremlin, Ramzan Kadyrov, habitué des déclarations chocs sur son compte Twitter: “Je suis persuadé que si on asperge Navalny de merde, ses partisans l’imiteront”.

L’opposant russe Alexeï Navalny a été condamné en février dernier à cinq ans de prison avec sursis pour détournement de fonds, dans un procès renvoyé en première instance par la Cour suprême. Cette condamnation pour détournement de fonds pourrait théoriquement empêcher Alexeï Navalny de concourir à l’élection présidentielle de 2018, pour laquelle le président Vladimir Poutine devrait se représenter pour un quatrième mandat. L’opposant et blogueur anticorruption de 40 ans a annoncé qu’il ferait appel de cette décision devant les plus hautes instances et affirmé qu’il restait déterminé à se présenter à la présidentielle de 2018.