L'ONU espère lancer de "vrais et substantiels" pourparlers sur la Syrie en octobre à Genève

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a déclaré jeudi qu’il espérait lancer de “vrais et substantiels” pourparlers de paix sur la Syrie en octobre à Genève, afin de laisser le temps à l’opposition de définir une stratégie plus pragmatique. Staffan De Mistura a déjà organisé sept sessions de discussions entre le régime syrien et l’opposition, sans parvenir à surmonter le principal obstacle, qui concerne le sort du président Bachar al-Assad.

L’émissaire de l’ONU veut que le Haut Comité des Négociations (HCN), principal acteur de l’opposition, soutenu par l’Arabie saoudite, unifie ses positions avec deux autres groupes d’opposition plus modérés, les plateformes du Caire et de Moscou. Jusqu’à présent, le HCN a toujours exigé le départ du chef de l’Etat syrien avant toute solution politique. L’opposition “a besoin de plus de temps pour venir avec une approche plus ouverte et peut-être plus pragmatique”, a déclaré M. de Mistura aux journalistes.

Des discussions entre factions de l’opposition sont en cours, mais il pourrait y avoir une réunion importante dans les prochaines semaines en vue de réorganiser la délégation qui viendra discuter face à face avec le régime syrien, a-t-il révélé.

A l’issue de la septième session le mois dernier à Genève, l’émissaire avait annoncé qu’il comptait la prochaine fois pousser les parties à participer à des pourparlers directs et aborder notamment la question cruciale de la transition politique à Damas. Jusqu’à présent, les délégations discutent uniquement avec M. de Mistura, qui joue le rôle d’intermédiaire. Il a ajouté qu’il y avait “une occasion majeure pour l’opposition de faire le bilan des réalités sur le terrain et de faire le point de leur propre besoin d’unité”.

Un responsable du HCN a confirmé l’existence de négociations internes et révélé que le groupe de la plateforme du Caire était attendu cette semaine à Ryad pour des discussions. La rébellion a subi de lourdes défaites depuis le début des pourparlers de Genève en 2016, avec notamment la perte d’Alep.

En conséquence, le régime de Damas est moins pressé de faire des concessions à la table des négociations, surtout sur la question de l’avenir du président Assad, estiment les experts.

L’émissaire de l’ONU a indiqué qu’une session “préparatoire” de pourparlers était encore envisageable en septembre, mais a souligné que son équipe allait “se concentrer sur l’ordre du jour des vrais pourparlers substantiels que nous espérons pouvoir organiser en octobre.”