L'OEA convoque une réunion sur la "crise institutionnelle" au Venezuela

Le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA) Luis Almagro a réclamé mardi une réunion urgente de ses Etats membres pour évoquer la “crise institutionnelle” au Venezuela. Dans une lettre de 132 pages au président du Conseil permanent de l’OEA, M. Almagro affirme que le Venezuela connaît une “altération de son ordre constitutionnel” qui a affecté la démocratie dans le pays. Il demande une réunion des 34 Etats membres de l’OEA du 10 au 20 juin.
“La crise institutionnelle au Venezuela exige des changements immédiats dans les agissements de l’exécutif”, a écrit Luis Almagro, soulignant que le pays “risque de tomber immédiatement dans une situation d’illégitimité”.
Le Conseil permanent peut décider de suspendre l’adhésion du Venezuela à l’OEA par un vote des deux tiers, en arguant qu’il veut préserver la démocratie. Mais ses membres semblent divisés au sujet de la crise vénézuélienne, certains exprimant des inquiétudes sur la situation politique et économique, d’autres estimant que rien n’empêche M. Maduro de rester au pouvoir.
L’opposition s’est félicitée de l’initiative de M. Almagro. “La communauté internationale, y compris l’OEA, ne peut pas ignorer la grave crise humanitaire que nous traversons, pas seulement (les pénuries) de médicaments et de nourriture mais aussi les violations des droits de l’homme”, a affirmé le président de l’Assemblée Henry Ramos Allup. “Une explosion au Venezuela affectera toute la région”, a-t-il insisté.
Luis Almagro avait déjà accusé ces derniers mois le président vénézuélien Nicolas Maduro de devenir un “dictateur”.
Le parlement vénézuélien contrôlé par l’opposition a réclamé que M. Almagro invoque la Charte démocratique interaméricaine afin d’évaluer si le gouvernement Maduro en a violé les principes.
Début mai, une coalition d’opposition a réuni 1,85 million de signatures réclamant un référendum sur le départ de Maduro. Les alliés du président socialiste ont affirmé que cette pétition était entachée de fraudes.
L’hostilité entre les deux camps est exacerbée par une violente crise économique qui a frappé le pays au moment où plongeaient les cours du pétrole, son unique source de richesse.
La population est excédée par cette crise qui la prive d’électricité plusieurs heures par jour, entraîne la fermeture des services publics cinq jours par semaine, et vide les rayons des supermarchés.

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01 juin 2016 - 03h25